Avec la baisse de la production laitière européenne, et surtout française, les marchés se raffermissent durablement, permettant un redressement durable des prix. Mais cette tendance à la hausse reste insuffisamment marquée pour les représentants des producteurs.
Dans sa note de conjoncture mensuelle, le Cniel constate la poursuite de l’embellie sur les marchés laitiers, engendrant un redressement des prix du lait depuis avril 2016.
Pour Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière, la baisse de la production laitière est bien plus marquée en France que dans le reste de l’Europe. La production française a ainsi baissé de 2,5 % sur l’ensemble de l’année 2016, contre seulement 0,2 % dans toute l’Europe.
Cette tendance à la baisse de la production s’accentue même pour ce début 2017 : sur les sept premières semaines de l’année, le recul de la production française se situe entre 4 et 5 %.
« L’offre de produits laitiers devrait rester limitée dans les prochains mois, permettant de conforter le redressement de la conjoncture », résume le spécialiste.
Selon FranceAgriMer, le prix du lait payé aux producteurs poursuit sa lente remontée. Pour décembre 2016, l’établissement public a enregistré un prix de 337,51 €/1 000 l, en hausse de 1,29 % par rapport à novembre 2016. Ce prix du lait est en hausse de 9,70 €/1 000 l par rapport à décembre 2015. Pour le dernier mois de l’année, c’est le prix le plus élevé de ces trois dernières années.
Sur le dernier trimestre 2016, le lait a ainsi été payé en moyenne 332,36 €/1 000 l aux producteurs.
Ceci dit, la FNPL estime, pour le marché intérieur, que le prix payé aux producteurs n'est pas à la hauteur des attentes. « Le gouvernement doit sanctionner. Les industriels doivent nous payer plus », a expliqué Thierry Roquefeuil, président de la branche laitière de la FNSEA. Le syndicaliste dénonce « une prise d’otage des éleveurs dans un jeu opaque et déséquilibré entre la grande distribution et la transformation laitière », en référence aux négociations commerciales annuelles qui se sont achevées fin février. « Ces négociations commerciales ne peuvent servir de prétexte aux industriels laitiers pour ne pas revaloriser le prix du lait à hauteur du retournement positif des marchés laitiers qui s’opère depuis quelques mois. »
Sur le plan européen, l’observatoire européen des marchés laitiers a enregistré un prix du lait payé aux producteurs français à 340,2 €/t. Un tarif inférieur respectivement de 5 et 10 €/t à celui payé aux producteurs néerlandais et irlandais.

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