Réuni le 26 novembre, le conseil national de la FNPL a dressé un premier constat, sans appel, du prix du lait 2020 et des suites de la loi Egalim : si la loi a permis de limiter les dégâts liés à la crise sanitaire, force est de constater que les promesses ne sont pas tenues.
9Octobre
2020
Négociations commerciales2020-10-09
« Il faut l'application de la loi, point ! » Les éleveurs laitiers s'échauffent à l'aube des négociations commerciales annuelles entre les grandes surfaces et leurs fournisseurs, redoutant de faire les frais de la course aux prix bas.
Si la filière laitière a pris ses responsabilités au plus fort de la crise sanitaire pour lisser la production, les éleveurs ont plus que jamais besoin de prix rémunérateurs, qui passeront par la poursuite de la loi Égalim, mais aussi par une Pac qui rémunère le modèle d'élevage français pour les services rendus en matière d'environnement et d'aménagement du territoire.
Les parlementaires ont adopté le 3 juin, dans le cadre du projet de loi lié à la crise sanitaire, la possibilité de prolonger les dispositions de la loi Égalim sur l'encadrement des promotions et le relèvement du seuil de revente à perte, mais cette prolongation ne serait que de 14 mois et non pas 30, comme proposé par le gouvernement.
Si certains secteurs de la filière laitière sont très affectés par la crise du Covid, la forte croissance de la consommation en GMS compense la perte de débouchés dans la restauration hors domicile et sur les marchés, estime la FNPL qui demande le respect de la loi Égalim.
Dans une vidéo diffusée sur Youtube le 21 avril, la vice-présidente de la FNPL et la présidente de la FNSEA échangent sur la réduction volontaire des volumes de lait, initiée par l'interprofession pour faciliter la gestion de la crise liée au Covid-19, et insistent sur l'importance du respect de accords interprofessionnels par les entreprises.
Le gouvernement a entériné le 3 avril des assouplissements sur les mesures sanitaires, pour permettre à davantage de producteurs de commercialiser leur lait cru en circuit court, alors que certains débouchés ont disparu à cause des mesures liées au Covid-19.
Avec la crise liée au Covid-19, la production laitière fait face à la disparition d'un certain nombre de ses débouchés. Beaucoup de laiteries ont, en conséquence, appelé les éleveurs à réduire la production, une demande également formulée par les principaux syndicats agricoles, qui divergent cependant sur les moyens à mettre en ½uvre pour y parvenir.
Dans un contexte national perturbé par la pandémie de Covid-19, la FNPL appelle à une baisse collective des volumes pour éviter une surproduction, et demande la mise en place d'un dispositif d'indemnisation porté par l'ensemble de la filière.
Si les laiteries continuent d'assurer la collecte malgré les restrictions liées aux mesures de lutte contre la propagation du coronavirus, les courriers se multiplient depuis la semaine dernière pour demander aux éleveurs de réduire la production, sous peine, parfois, de pénalités...
Bien que les producteurs de lait travaillent depuis de nombreuses années sur les leviers de valorisation de la production, et que la loi Égalim commence à produire des effets, la visibilité économique reste faible sur les exploitations. Il s'agit pourtant d'un élément de sérénité indispensable pour développer davantage les axes sociétaux, favoriser le renouvellement des générations et assurer la présence d'élevages laitiers au modèle durable sur tout le territoire.
550 ¤/1 000 l de lait et un EBE annuel de 32 000 ¤ avec une yaourterie clé en main, comme le promet aux éleveurs l'initiative « Né d'une seule ferme », est-ce utopique ou au contraire réalisable ? Les lecteurs de Web-agri sont prudents sur le sujet, craignant que les producteurs ne bénéficient que partiellement de la valorisation supplémentaire de leur litre de lait.
Avec l'initiative « Né d'une seule ferme », André Bonnard, éleveur dans la Loire et bientôt ex-secrétaire général de la FNPL, propose aux éleveurs laitiers une formule clé en main pour transformer à la ferme du lait en yaourt, valorisé localement auprès du réseau Intermarché. Grâce à un conteneur intégrant tous les équipements d'une yaourterie, « Né d'une seule ferme » promet une valorisation de 550 ¤/1 000 l et un EBE annuel de 32 000 ¤.
L'initiateur du projet espère installer 50 yaourteries dans des exploitations d'ici fin 2020, et ambitionne, à terme, de prendre 5 % de part de marché sur le segment des yaourts, grâce à 2 000 yaourteries.
Négociations commerciales, réforme de la Pac, ferme laitière bas carbone, en plein Salon de l'agriculture, la FNPL a fait le point sur les sujets d'actualité et sur la dynamique plutôt positive que pourrait connaître la filière en 2020.
Selon la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), les neuf premiers mois d'application de la loi Égalim ont permis d'améliorer la rémunération des éleveurs de 11 ¤/1 000 l en moyenne. Une somme insuffisante, d'après les lecteurs de Web-agri, pour compenser l'augmentation des charges et couvrir les coûts de production ! Mais attention, préviennent-ils, « la filière va finir par en payer le prix et le prix fort »...