Alors que le refus de la Wallonie de signer le Ceta plonge l’Europe dans un nouvel épisode de crise, les représentants de la filière bovine canadienne trépignent ! Pour John Masswohl, représentant de la Cattlemen’s association, l’équivalent au Canada de l’interprofession bovine française, le Ceta et la possibilité d’exporter 65 000 t de viande vers l’UE est un enjeu majeur.
Au pays des caribous, tous les acteurs de la filière bovine sont unanimes et parlent d’une même voix. « Nous avons une vision libérale du marché de la viande, résume sans vergogne le représentant de la filière canadienne. L’OMC a du mal à jouer son rôle depuis plusieurs années. C’est pour cela que nous souhaitons multiplier les accords commerciaux pour accéder à de nouveaux marchés. »
Produire de la viande au Canada, c’est produire des « commodités » : la production et la structuration de la filière sont faites pour exporter 90 % de la production. Les différents morceaux de l’animal sont vendus vers les marchés les plus offrants, aux Etats-Unis, au Japon, en Chine, au Mexique, etc.
L'efficacité redoutable des hormones de croissance
Mais l’Europe, si le Ceta venait à être signé, sera un marché différent : la viande doit être produire sans hormones de croissance. Or, les éleveurs canadiens ne sont pas encore en mesure de répondre à cette exigence. « Nous produisons actuellement entre 30 000 et 35 000 têtes sans hormones par an, estime John Masswohl. Le tout permet de satisfaire le contingent actuel de 15 000 tonnes vers l’Europe. « Mais c’est moins de 1 % de notre production annuelle. »
La difficulté des éleveurs canadiens est d’ordre technique. « Produire sans hormones engendre un surcoût à la production de 20 %. Les agriculteurs ne sont pas encore en capacité de le faire. » L’efficacité redoutable de l’injection d’hormones de croissance constitue à la fois intérêt pour les marchés d’exportation, mais aussi son problème pour le marché européen : au lieu d’abattre des animaux hormonés de 17 à 20 mois, les éleveurs, engraisseurs et finisseurs (1) seraient contraints de garder des animaux sans hormones plus longtemps, entre 24 et 28 mois. Or pendant les longs hivers rigoureux, les animaux ne prennent pas de poids. Réduire la durée d’engraissement de plus de 4 mois permet de ne passer qu’un hiver au lieu de deux. « Produire sans hormones revient à garder les animaux plus longtemps, et donc à dépenser plus pour les nourrir. »
Reste que le défi ne fait pas peur à la Canadian Cattlemen’s association. « L’ouverture du marché européen est une opportunité très importante pour notre secteur, martèle John Masswohl. Nos efforts en matière de génétique, sur des races de qualité, font partie de nos atouts pour parvenir à satisfaire ce marché. »
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