Dans le maïs fourrage, la proportion des deux fractions énergétiques, amidon et parois végétales, varie fortement selon les conditions de culture, la variété et le stade de maturité de la plante à la récolte. La digestibilité totale de l’ensilage varie peu quel que soit le stade de récolte, mais il faut savoir jongler entre la part qui sera dégradée dans le rumen et celle qui le sera dans l’intestin.
« Les maïs fourrage récoltés tardivement, riches en grains et pauvres en parois végétales digestibles, seront à complémenter avec un fourrage fibreux, pour ralentir la vitesse de transit des aliments à travers le rumen, et avec des concentrés peu riches en amidon afin de garder une bonne efficacité de dégradation dans le rumen et limiter le risque d’acidose. A l’inverse, les maïs récoltés précocement seront à compléter par des concentrés riches en énergie rapidement fermentescible, apport d’énergie supplémentaire favorable à la synthèse protéique microbienne », conseillent Alexis Ferard et Julie Peyrat d’Arvalis - Institut du végétal. Sur la ferme expérimentale de la Jailllère (44), ils ont étudié 32 ensilages de maïs avec des types de grains (cornés/dentés) et des stades de maturité différents, allant du stade grains laiteux au stade grains vitreux (en moyenne à 28, 33, 34 et 41 % MS).
L’objectif de cette étude est d’observer l’impact du stade de récolte sur la digestibilité totale et la vitesse de dégradation du maïs dans le rumen. La connaissance de la part de matière organique (MO) et d’amidon dégradée dans le rumen, permet de préciser l’intensité de la synthèse microbienne pour mieux prédire les apports de protéines digestibles dans l’intestin (PDI).
Avec le stade de maturité du grain, la teneur en amidon des ensilages de maïs augmente. Cette hausse est en moyenne de 138 g/kg MS entre le stade 28 % MS et le stade 41 % MS, au détriment de la teneur en NDF (fibres) qui diminue de 69 g/kg MS. L’effet du stade de maturité sur la digestibilité de la matière organique dMO et la digestibilité de l’amidon de la plante entière reste faible (1 à 2 points maximum) alors que la digestibilité de la fraction NDF diminue fortement pour toutes les variétés (- 13 points). La relative stabilité de la dMO s’explique par un phénomène de compensation entre la hausse de la quantité d’amidon à digestibilité élevée et la baisse de la digestibilité du NDF.
La dégradabilité ruminale chute après 33 % MS
Alors que dans l’ensemble du tube digestif, la dMO et la digestibilité de l’amidon sont peu variables, la dégradabilité de l’amidon dans le rumen (méthode in sacco sur vaches) diminue fortement avec le stade de maturité passant de 65,8 à 58,3 % entre 33 et 41 % MS. La dégradabilité ruminale du NDF (moyenne : 55,8 %) ne varie pas entre 28 et 33 % MS, mais chute de - 3,3 points pour les stades de maturité tardifs.
En résumé, le stade de maturité influence modérément la dMO d’un ensilage de maïs même s’il a été observé une dMO maximale au stade pâteux du grain (30-35 % MS plante entière). Cependant, les sources d’énergie varient fortement selon la maturité du maïs. Les grains, riches en amidon, contribuent à fournir de l’énergie rapidement fermentescible dans le rumen. La fraction fibreuse dite « digestible » participe également à l’apport énergétique, tandis que celle dite « indigestible » sert à réguler l’ingestion.
Affiner les valeurs UF et PDI
Plus la ration est fibreuse, meilleure est la digestion du fourrage, mais moins la vache consomme de matière sèche et d’énergie. Le ratio NDF dégradable / amidon dégradable, défini dans cette étude, est un paramètre qu’il faudra prendre en compte à l’avenir, car il permet de préciser la provenance de l’énergie ingérée. Celui-ci passe de 1,1 à 0,7 entre les stades grains laiteux et grains vitreux. Ces nouvelles références intégreront les dernières tables d’alimentation Inra (projet Systali) afin de préciser les quantités de chacun des nutriments dégradés dans le rumen pour une meilleure caractérisation de la valeur nutritive en UF et PDI de l’ensilage de maïs.
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