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Dans le cadre du projet "Systali", les chercheurs de l'Inra travaillent depuis plusieurs années à la révision des systèmes d'unités d'énergie (UF) et de protéines (Pdi) pour les ruminants. Ce matin, premier jour des journées Rencontres Recherches Ruminants (3R), Daniel Sauvant de l’Inra présente ses équations à ses confrères.
«Rénovation des unités alimentaires des ruminants : les principales relations utilisées pour le calcul des apports alimentaires », voilà un sujet peu digeste pour les néophytes de l’alimentation que nous sommes ! Et pourtant, cela pourrait bien concerner les éleveurs dans les années à venir, avec le renouvellement des tables d’alimentation de l’Inra qui entraîne de nouveaux concepts de composition des rations.
« Les systèmes d’unités d’alimentation énergétique et protéique actuels ne permettent pas de prédire les réponses multiples des ruminants aux variations de composition des régimes et aux pratiques alimentaires, explique Daniel Sauvant, chercheur à l’Inra – AgroParis Tech.
La plupart de ces réponses sont largement prédéterminées dans le tube digestif, particulièrement dans le rumen. Ces dernières années, de nombreux résultats ont été publiés sur la digestion des ruminants. Des bases de données ont ainsi pu être créées afin de disposer de nombreux modèles empiriques des réponses digestives à l’alimentation. L’enjeu est de valoriser toutes ces relations en un ensemble cohérent qui puisse être connecté aux systèmes d’unités d’alimentation rénovés. »
La valeur d’un aliment dépend des autres
Concrètement, ces nouvelles données amènent à revoir le calcul de la valeur des aliments au sein d’une ration : les valeurs ne seront plus fixées par une table mais varieront en fonction de la composition de la ration et du niveau d’ingestion. Autrement dit, le petit livre rouge Tables de l'Inra sur les valeurs alimentaires qui, autrefois, tenait dans une poche, devra sûrement compter plusieurs milliers de pages ! La voie numérique semble alors incontournable.
Interactions énergie x protéines
Il est ainsi possible de prédire plus précisément les apports sur une plus large gamme de régimes, et en particulier de mieux traiter des interactions énergie x protéines, et donc de mieux prédire les apports et les réponses aux régimes.
« Nous avons construit un modèle mécaniste à compartiments du tube digestif en intégrant, d’une part, les équations de base des systèmes UF et Pdi rénovés et, d’autre part, de nombreuses autres équations relatives aux réponses digestives aux régimes, en particulier les flux de nutriments absorbables et de gaz, qui sous-tendent largement les réponses multiples des animaux », explique le chercheur.
Une partie des équations ainsi obtenues ont été utilisées pour actualiser les systèmes d’unités d’énergie (Ufl) et de protéines (Pdi). Ces équations concernent en particulier :
1) la prévision du transit des particules et des liquides en fonction du niveau d’ingestion (NI) de MSI%PV et de la proportion de concentré (0<Pco<1),
2) la prise en compte de ces transits dans le calcul de la digestion ruminale des protéines et amidon des aliments dans le rumen à partir des données de dégradation in sacco,
3) la prise en compte des interactions digestives liées aux variations de NI, de Pco et de la balance protéique du rumen (BalProRu),
4) le calcul de la matière organique fermentée dans le rumen (Mof) en cherchant à obtenir une Mof vraie,
5) la prévision du flux de protéines microbiennes au duodénum.
Ce modèle est développé sur des relations relatives aux rations des bovins, et son application aux petits ruminants est en cours pour garantir sa généricité.
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