En Algérie, le taux d’autosuffisance en viande bovine est de 55 % contre seulement 45 % pour le lait dont le développement de la production est une priorité pour les années à venir. La viande bovine et les animaux vivants ne représentent que 4 % des importations de produits agricoles et agroalimentaires opérées par l’Algérie. Mais elles sont appelées à croître fortement en raison de l’appétit croissant des consommateurs et de la pression démographique.
A ce jour, les importations sont des carcasses originaires d’Inde (85 %) et du Brésil (15 %) ou des animaux vivants de France et d’Espagne essentiellement (environ 50.000 têtes au total).
Le prix des animaux importés n’est pas le seul élément déterminant pour expliquer l’origine des animaux et des viandes importées.
Des performances bouchères incontestables...
Les carcasses originaires d’Inde sont très bon marché. Mais les Algériens, soucieux des conditions d’abattage (halal, sexe des animaux), et conscients du manque d’équipements pour garantir une chaîne du froid sans rupture, préfèrent des animaux vivants destinés à être abattus près des lieux de consommation, comme le sont les bovins élevés localement. Par ailleurs, les Algériens portent une grande importance à la valorisation du cinquième quartier.
Dans ces conditions, les importations d’animaux vivants prêts à être abattus ou de broutards pour l’engraissement perdureront et sont même appelées à se développer. Avec 40.000 têtes de bétail commercialisées, la France est à ce jour le premier exportateur d’animaux. Les qualités bouchères des jeunes bovins sont très appréciées. Mais, chers à l’achat, ils peinent à être valorisés dans la plupart des élevages algériens où les techniques de production sont peu performantes. Et le prix de la viande n’est pas particulièrement plus élevé que celle des autres races locales.
Les animaux espagnols, moins onéreux et plus facilement importables et vaccinables contre l’Ibr, sont plus adaptés aux conditions d’élevage mais les gains de croissance sont plus faibles.
...Mais insuffisamment valorisables
A l’avenir, l’essor des exportations de jeunes bovins français reposerait en fait sur le développement, en Algérie, d’une filière d’engraissement performante en mesure de valoriser des broutards achetés par les éleveurs 2.000 € l’unité. Les droits de douane et la Tva renchérissent les prix. Le cours de dollar ne devrait plus en revanche être pénalisant dans les prochains mois.
La production de viande bovine a crû de 60 % entre 1990 et 2013 mais pas suffisamment pour répondre à l’appétit des Algériens. Pourtant le gouvernement verse des aides, jusqu’à 500 € par animal gardé jusqu’à 18/24 mois.
Mais l’Algérie donne la priorité à la production de lait. Celle-ci reposera d’abord sur une augmentation des rendements et non sur un accroissement des effectifs de vaches. Aussi, la production de viande bovine restera en Algérie un sous-produit de la collecte de lait avec des animaux qui n’auront pas de caractéristiques bouchères particulières ; mais toutefois suffisantes, faute de conduite technique adaptée pour les engraisser.
Le croisement industriel est peu fréquent et les femelles en âge de produire du lait ne peuvent être abattues, ce qui réduit d’autant le nombre d’animaux disponibles.
Chute de la rente pétrolière
L’élevage de bovins viande est concentré dans le nord du pays dans des exploitations extensives, qui pratiquent majoritairement la transhumance.
Les éleveurs fournissent des jeunes bovins pour être engraissés dans des exploitations mixtes lait + viande de plus grande dimension où seront produits des animaux de 300 kg de carcasse. Les bêtes de plus de 400 kg de carcasse sont issues d’ateliers d’engraissement spécialisés comparables à ceux qui existent en France.
Jusqu’à récemment, la rente pétrolière permettait à l’Algérie de se procurer sur le marché international les produits que le pays n’était pas en mesure de produire localement. Mais la chute des prix des produits pétroliers pourrait rendre insupportable le coût de ces importations (de 8 milliards d’euros, 19 % des achats du pays). Et pourtant, ce sont essentiellement des matières premières : des céréales (2,5 Mds d’€) et des produits laitiers (1,1 Md d’€).
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