Si l'herbe est l'aliment le plus économique pour les troupeaux, sa récolte doit être bien faite. Deux experts de la chambre d'agriculture et des Cuma nous livrent leurs conseils pour assurer de bons rendements et des valeurs alimentaires correctes à un coût raisonnable. (Article initialement paru le 19/04/21, mis à jour le 06/04/22)
« Le changement climatique rend difficile les premières coupes d'herbe », explique Pierre Vergiat de la chambre d'agriculture de la Loire qui poursuit : « pourtant, une récolte au bon stade est primordiale pour assurer de bonnes valeurs alimentaires. » Pour lui, il y a alors deux fondamentaux : la hauteur de coupe et le réglage de la faucheuse.
7 cm de hauteur, ni plus ni moins
L'expert rappelle : « L'objectif est d'atteindre rapidement 30 à 35 % de MS pour limiter les pertes par jus et obtenir une bonne conservation de l'ensilage. »
« La hauteur de fauche idéale s'élève à 7 cm », affirme-t-il. Comparée à une coupe à 5 cm, cette hauteur permet effectivement un gain d'1 t de MS/ha sur l'ensemble de la saison. De la même façon, les valeurs alimentaires sont meilleures : + 1 point de MAT par rapport à une fauche rase.
De cette façon, il y a aussi moins de risque d'accrocher des pierres ou de la terre avec le matériel et le séchage sera plus rapide. « Une fauche à 7 cm assure aussi une certaine pérennité de la prairie car à cette hauteur, on n'attaque pas les réserves des graminées », complète Pierre Vergiat.
Bien régler sa faucheuse
« Il est important de prendre le temps de régler sa faucheuse, même si le matériel est en Cuma, il faut y penser. À noter aussi : bien vérifier l'affutage des couteaux. » Ensuite, chaque technique de fauche a ses caractéristiques mais pour un séchage optimal, Pierre Vergiat affirme que le meilleur compromis reste la fauche à plat à 7 cm et le fanage 3 heures après la fauche.
Ci-dessous les résultats d'un essai mené dans la Loire en 2020 sur une prairie multi-espèces :
Concernant le matériel de fauche, Fabrice Maitrot de Cuma Bourgogne-Franche-Comté affirme qu'il subit lui aussi une inflation (environ 2,5 % par an, soit un peu moins que le reste du parc matériel agricole). « C'est pourtant le matériel qui a la plus forte décote, avec une durée moyenne de détention de 7 à 8 ans. C'est de l'équipement qui demande quand même pas mal d'entretien, représentant environ 15 % de ses charges (derrière l'amortissement qui tourne à 75 %). »
Pour lui, il est donc important de connaître les coûts de chantier. « Concernant le débit, il faut prendre en compte le transport routier car il fait chuter d'environ 25 % les chiffres annoncés par les constructeurs. » Il cite quelques exemples dans le tableau ci-dessous :
Enfin, le coût du chantier dépendra principalement du matériel de fauche choisi dont voici un tableau comparatif (données Cuma Bourgogne-Franche-Comté - 250 ha/an, amortissement 7 ans, GNR 0,7 €/l) :
Frontale 3,2 m + portée latérale 3 m + tracteur 120 ch
Conditionneuse frontale 3,2 m + conditionneuse portée latérale 3 m + tracteur 140 ch
Traînée 5 m + tracteur 120 ch
Coût machine
18,3 €/ha
22,2 €/ha
16,6 €/ha
Coût tracteur (500 h/an)
20 €/h
21 €/h
20 €/h
Coût carburant
13,5 €/h
16,5 €/h
13,5 €/h
Coût total parcelle avec MO + carburant
31,7 €/ha
36,5 €/ha
32,8 €/ha
Coût total parcelle + transport avec MO + carburant
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