Le printemps arrive. Les génisses vont bientôt sortir au pâturage. C'est dès le début de campagne qu'il faut préparer la saison et anticiper la gestion du risque parasitaire. (Article initialement paru le 03/02/21, mis à jour le 21/02/22)
Les strongles digestifs peuvent entrainer des retards de croissance importants chez les génisses lors de la 1ère année de pâturage, voire la 2e. La solution d’une couverture antiparasitaire large et automatique est couteuse et n’assure pas l’acquisition de l’immunité. Il est possible de réduire ces traitements systématiques par une conduite appropriée.
Quel impact économique des strongles ?
Sans peser, difficile d’appréhender la perte de croissance. Plusieurs études font état d’écart de 20 à 30 kg entre deux lots de génisses, âgées de 6 à 15 mois, en 1ère année de pâture, avec une exposition forte ou modérée. Tout retard de croissance est préjudiciable, soit au gabarit de la future vache, soit à l’âge du premier vêlage. Une génisse qui vêle avec trois mois de retard coute 100 à 150 € de frais d’élevage en plus (données BTPL).
Réduire l’infestation par l'immunisation
L’exposition des génisses au parasite est inévitable et même souhaitable. Les génisses s’immunisent d’elles-mêmes au bout de 8 mois de pâturage. On parle de temps de contact effectif (TEC). Sur l’ouest de la France, l’immunité est acquise en début de 2e année de pâture. En cas de sécheresse estivale, elle est acquise un peu plus tard en saison. Quand vous observez des retards de croissance ou une perte d’état, c’est déjà trop tard.
Plus de rotations moins de parasites.
La rotation sur plusieurs paddocks réduit le nombre de cycles parasitaires au cours de l’année, et par conséquent le volume total de larves infestantes. Le graphique ci-joint est un exemple de modélisation de l’impact de la rotation sur l’exposition aux strongles, sans traitements. Il s’agit de situations « moyennes ». La conduite est à moduler en fonction de l’année et du niveau de contamination en début de saison.
Il faut séparer les jeunes génisses des plus grandes, même en été. Les jeunes sont plus sensibles et nécessitent une conduite spécifique. L’idéal est de leur réserver des parcelles dédiées lors des périodes à risque (fin d’été et automne). Les parcelles, après fauche, sont les moins infestées.
Ce n’est pas qu’une question d’âge, mais surtout de temps d’exposition au parasite. Des génisses de 6 mois qui sortent pour la 1ère fois en septembre sont très exposées au pic parasitaire. Des génisses gestantes de 18 mois, qui ne sont jamais sorties, ont aussi un risque élevé.
Bien utiliser les antiparasitaires
Il est important d’utiliser les produits antiparasitaires de façon raisonnée pour préserver leur efficacité. Il faut définir un protocole clair du bon usage des antiparasitaires sur l’élevage avec votre vétérinaire traitant. Des utilisations systématiques ou sous dosées sont responsables de l’apparition de phénomène de résistance.
L’arsenal thérapeutique est loin d’être illimité. Les pour-on sont très utilisés, car ils sont plus faciles à appliquer. En pratique, 60 % de la dose est absorbée par voie orale, par léchage au sein du lot. Traiter les trois génisses les plus maigres du lot avec ce genre de produit ne sert à rien – le produit est sous dosé et accentue l’effet de résistance.
La bonne gestion des strongles digestifs passe par une conduite adaptée, combinant pâturage tournant, des lots d’âges homogènes et des traitements raisonnés. Faut-il traiter tous les lots, à quelle période, avec quels produits ?… N’hésitez pas à faire un point de situation avec votre vétérinaire. C’est plus efficace et moins couteux que de traiter à l’aveugle.
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