L’ouvrage "J’ai décidé de gagner du temps" paru aux Editions France Agricole se veut être un guide pratique pour accompagner les éleveurs qui veulent gagner du temps et du confort de travail.
« J’ai décidé de gagner du temps ». A travers des témoignages issus du terrain, des conseils pertinents et des exercices pratiques, son auteur, Sophie Marçot, consultante au BTPL (Bureau technique de la promotion laitière), propose une démarche globale pour optimiser le fonctionnement de son exploitation d’élevage (bovin lait et viande, porcin, ovin, caprin, polycultures), de la phase de diagnostic à l’accompagnement du plan d’action.
Gagner du temps, oui, mais pour quoi faire ? Qu’allez-vous faire de ce temps « libéré » ? Allez-vous l’affecter à des tâches professionnelles pour travailler mieux (ex : observer ses animaux), à augmenter encore un peu le nombre de vaches ou d’hectares, ou bien allez-vous en faire profiter votre vie personnelle et votre entourage ? Cette démarche commence par bien clarifier ses objectifs avant de se lancer dans le plan d'actions.
Combien d’heures par vache ?
Production (nb d’élevages) | Temps d’astreinte moyen h/UGB/an | Ecart type (h) |
Bovin viande (n=158) | 19 | 13 |
Source : Institut de l’élevage RMT Travail (Chauvat S., Cournut S., 2010)
Tâches d’astreinte en élevage laitier | h/VL/an minimum | h/VL/an moyenne | h/VL/an maximum | % moyen du temps d’astreinte |
Traite (ou robot) | 15.8 | 24.9 | 37.7 | 46 |
Total |
| 54 h/VL |
|
|
Source : D’après une étude du BTPL sur 21 élevages de la région Rhône-Alpes en 2014.
La quantité de travail d’astreinte est en moyenne de 9 h par jour, 44 h/UGB/an et 54 h/vache/an. Selon les références européennes du réseau EDF (European Dairy Farmers), la médiane est de 49 h/VL/an, soit 539 h par 100 000 kg de lait. Mais en fonction de la taille des troupeaux et du degré d’automatisation, le nombre d’heures de travail ramené à la vache va de 30 à 31 h/VL aux Pays-Bas et au Danemark, à 81 h/VL au Québec et jusqu’à 123 h/VL en Pologne.
Noter ses heures, il y a des applis pour ça
L’auteur détaille plusieurs méthodes pour gagner du temps, et analyser les temps improductifs. Mais avant cela, il n’est pas inutile de se chronométrer et de noter les heures consacrées à chaque tâche (par exemple : traite, raclage, déchaumage, comptabilité,…). Plutôt que le carnet, des applications mobiles, comme "Temps de travail sur Androïd" peuvent être assez utiles pour cela. Le temps, c’est de l’argent et noter ses heures en fonction des tâches peut être un bon moyen d’identifier celles à automatiser/mécaniser ou non (ex : robot de traite ou d’alimentation, surveillance des chaleurs, raclage des couloirs mécanique plutôt qu’au tracteur,…) et de les comparer en fonction de leur coût d’investissement et de fonctionnement.
Concernant l’optimisation du temps de travail, l’industrie déploie d’importants moyens pour améliorer chaque process, c’est encore loin d’être le cas en agriculture. Sophie Marçot s’inspire des outils de « lean management » (lean = maigre en anglais), une pratique globale d’amélioration en continu pour éliminer les gaspillages qui pénalisent l’efficacité et les performances de chaque personne de l’entreprise ou de l’exploitation. Commencer par réfléchir à chaque déplacement au sein de la ferme et à bien organiser la place de chaque chose est un bon exercice qui pourrait vous faire gagner quelques minutes par jour… parfois pour le reste de votre carrière !
La phrase qui tue : « On a toujours fait comme ça »
Mais il n’est pas toujours simple de changer, même en étant persuadé que vous allez gagner en temps de travail, en organisation, en qualité de vie. « Changer implique de quitter sa zone de confort, même si elle est inconfortable du point de vue du travail », prévient la consultante du BTPL. Le processus de changement peut être perturbant. Il faut s’y préparer.
L’ouvrage propose différents exercices, comme :
- Identifier ses différences entre son temps de travail et ses conditions (de travail (pénibilité),
- Résumer les activités qui posent problème et celles qui en pâtissent,
- Identifier ce qui relève du temps professionnel, de ce qui relève de la vie privée,
- Différencier les paramètres sur lesquels je ne peux pas vraiment agir (conjoncture économique, météo, Pac, lourdeur administrative…) de ceux sur lesquels j’ai prise : l’art de savoir planifier, communiquer, écouter, prioriser, procrastiner, ou ses choix techniques. L’objectif étant de se focaliser sur ces derniers plutôt que de perdre du temps à ruminer les paramètres extérieurs.
- Clarifier ses objectifs d’amélioration du travail.

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