Des amendes de 2 000 à 4 300 euros ont été requises mardi à Bayonne contre des éleveurs de canards des Pyrénées-Atlantiques, jugés pour s'être opposés, lors de l'épisode de grippe aviaire de 2017, à l'abattage préventif de leurs canards, ordonné par arrêté préfectoral.
Quatre éleveurs, ainsi que le syndicat agricole ELB, pendant basque de la Confédération paysanne, étaient notamment poursuivis pour « entrave » aux fonctions des agents de la sécurité sanitaire de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Accueillis au tribunal correctionnel de Bayonne par un comité de soutien d'une centaine de personnes, les éleveurs ont assumé n'avoir pas respecté l'ordre de tuer canes et œufs. « On n'en était pas capable, c'est notre outil de production », a déclaré Alain Lataillade, éleveur produisant des canards de race locale « kriaxera ». « La présence du virus n'a jamais été mise en évidence (sur nos canards). On n'a tué personne, on n'a empoisonné personne. » Les éleveurs ont fait valoir à l'audience les particularités de leurs élevages artisanaux, dit « autarciques », d'où les animaux ne sortent pas jusqu'à l'abattage. Au contraire d'une production industrielle, qui selon eux présente plus de risques dans la propagation du virus, notamment à cause des transports des canards à divers stades de leur vie.
Le procureur Orlane Yaouanq a souligné que la question du jour n'était « pas de savoir dans quelles conditions travaillent les exploitants, ou de remettre en cause les arrêtés préfectoraux et la politique de prise en charge de cette crise », mais bien de juger « des délits d'entrave ». « Le reste est sans doute un débat de société », a-t-elle ajouté avant de requérir les amendes. Les avocats de la défense ont plaidé pour une relaxe pour l'ensemble des prévenus. Le jugement a été mis en délibéré au 23 juillet. Dans un procès similaire en décembre, une éleveuse des Pyrénées-Atlantiques, contre qui trois mois de prison avec sursis et une amende avaient été requis pour refus d'abattage préventif de ses canards en 2017, a été relaxée. Le syndicat ELB a par contre été condamné à 5 000 euros d'amende pour avoir fait obstacle aux opérations d'abattage. Pour mettre un terme à l'épidémie de grippe aviaire dans le Sud-Ouest, le gouvernement avait imposé au printemps 2017 un vide sanitaire « obligatoire » dans les élevages de palmipèdes de 1 134 communes sur cinq départements. Des millions de volatiles avaient été abattus.
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