
À la recherche de sources complémentaires de fourrages, les éleveurs s’intéressent aux pailles de colza. Avec une production de 2 t/ha, ces pailles possèdent les caractéristiques nécessaires à une incorporation dans la ration des vaches laitières, notamment, et une valeur alimentaire approchant celle des céréales. Quant aux repousses de colza, elles sont valorisables en pâture ou à l’auge en veillant à leur teneur en nitrates.
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A la différence de conditions normales de récolte du colza, il s’agit de couper le plus bas possible pour récolter un maximum de végétation qu’il faudra ensuite laisser sécher quelques jours car l’humidité des pailles à la récolte peut être très élevée (70 à 75 %).
Pouvoir grattant et digestibilité
La paille de colza peut être intéressante pour l’alimentation des vaches laitières. En effet, la tige n’absorbe pratiquement pas d’eau ce qui lui confère un pouvoir grattant « record » au niveau des papilles ruminales. Ainsi, deux fois moins de paille de colza sont nécessaires par rapport à une paille de blé pour déclencher la rumination des animaux. De plus, la digestibilité de la cellulose brute est supérieure à celle de la paille de blé. Ces deux éléments induisent une déconcentration énergétique nettement plus modérée.
La paille de colza, en brins de 4 à 8 cm maximum, doit être distribuée bien mélangée notamment avec de l’ensilage de maïs à raison de 500 à 800 g/vache laitière/jour. Seule, en libre-service, les ingestions sont quasi nulles.
Les données valeur alimentaire de la paille de colza étant rares, le Cetiom reprend des données canadiennes.
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Valeur alimentaire proche de la céréale
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Attention à la richesse en nitrates des repousses
Les repousses de colza peuvent également être utilisées comme fourrages par les vaches laitières en pâturage ou à l'auge. Les variétés actuelles, toutes à basse teneur en glucosinolates, ne créent pas de problèmes d’appétence. Si les conditions sont favorables à la pousse rapide, ce fourrage peut être très riche en nitrates et notamment en azote soluble. Il est donc recommandé de ne pas dépasser 40 % de la MS totale de la ration sous forme de colza. Il est nécessaire d’apporter un peu de foin ou de paille ou des concentrés pour permettre aux micro-organismes du rumen d'utiliser l'azote soluble, et de limiter à la clôture la consommation des animaux. Le problème du risque nitrate est à rapprocher de celui du pâturage des choux fourragers. Comme les choux, le colza contient des facteurs anémiants. L'excès de consommation provoquerait une hémolyse. Les repousses devront donc être rationnées de façon assez stricte, en se limitant à un tiers de la ration journalière. Pour la valeur alimentaire on peut se référer à celle du colza fourrager. La digestibilité est élevée quel que soit le stade (80 à 84 %), ainsi que la teneur en matières azotées (15 à 20 %).
Paillage avec des pailles de colza La paille de colza peut également s’utiliser pour la litière, sachant cependant que son efficacité pour capter les liquides semble moins bonne que celle des céréales. De plus, sa moindre densité fait que, sur une litière accumulée, les animaux ont tendance à plus s’enfoncer. |
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