Alors que beaucoup s'inquiètent de l'augmentation du prix de l'énergie, les moines de l'abbaye de Tamié (Savoie) ont trouvé un moyen original et économique pour chauffer leur eau : ils récupèrent le gaz du petit-lait des fromages qu'ils fabriquent.
Depuis cinq ans, les moines cisterciens, qui produisent un fromage célèbre, concilient ainsi une démarche écologique et des économies de fuel en transformant le petit-lait (ou lactosérum) en biogaz utilisé pour l'eau chaude de la communauté. Placé dans une cuve, le petit-lait, résidu très polluant issu de la transformation du lait, est dégradé par des bactéries qui, en absorbant le sucre, exhalent principalement du méthane lors d'un procédé biologique de méthanisation. Ce biogaz est ensuite brûlé dans une chaudière qui fournit l'eau chaude sanitaire des 60 moines et hôtes de cette abbaye cistercienne installée au coeur de la réserve naturelle du massif des Bauges.
Une économie de 6.720 euros par an
"Deux soucis, l'un économique, l'autre écologique, nous ont conduits à adopter ce système" de dépollution, a expliqué à l'Afp le frère Nathanaël, responsable de la fromagerie de Tamié, dont la production annuelle s'élève à 150 tonnes de fromage. Auparavant, les moines blancs faisaient évacuer le petit-lait vers un tank de stockage et de refroidissement situé à plus de 10 kilomètres de l'abbaye. "C'était un système très coûteux en transport", souligne le responsable. En 2000, l'augmentation du prix du gazole et celle des charges liées à la mise en place des 35 heures contraignent les religieux à payer deux centimes par litre de lactosérum retiré de la fromagerie. Le frère Nathanaël, surnommé le "business-moine" par ses frères trappistes, s'intéresse alors à la méthanisation, système très en vogue dans les pays nordiques mais encore très peu connu en France. Sa mise en oeuvre entraîne l'installation de canalisations et de pompes souterraines pour acheminer le petit-lait mélangé aux eaux de ruissellement de la fromagerie vers un méthaniseur, et la mise en place dans un bâtiment distinct de la chaudière qui produit le biogaz.
L'ensemble des aménagements a coûté 255.000 euros, dont une partie a été financée par l'Agence gouvernementale de développement et de maîtrise de l'énergie (Ademe) et l'Agence de l'eau. "Le retour sur l'auto-investissement a été réalisé en quatre ans et on nous a supprimé la taxe à la pollution", se félicite le frère Nathanaël. Aujourd'hui, le système génère une économie de 6.720 euros par an, en équivalent fuel. L'expérience de Tamié a d'ores et déjà fait des émules, plusieurs fromageries de France ayant adopté la méthanisation. Le frère Nathanaël a également reçu la visite de représentants du groupe Suez, qui projettent de traiter les déchets de l'agglomération de Montpellier (sud) par ce même procédé.
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