Plusieurs dizaines d'éleveurs basques et béarnais ont manifesté lundi matin à Bayonne, déposant des cadavres de brebis devant la sous-préfecture, après ce qu'ils dénoncent comme une attaque d'ours contre un troupeau en estive, survenue avant le week-end.
« Voilà, la réalité c'est celle-là. C'est le résumé du panorama qu'on avait sous les yeux à Cauterets vendredi. Ça fait longtemps qu'on dit que la cohabitation avec l'ours n'est pas possible », a déclaré au micro Pampi Sainte-Marie, représentant du syndicat agricole basque ELB. Le rassemblement était également à l'appel de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques. Deux jeunes éleveurs de 28 et 29 ans ont expliqué avoir retrouvé vendredi 15 de leurs brebis mortes, à Cauterets (Hautes-Pyrénées), sur les flancs des montagnes où leur troupeau d'un millier de brebis têtes noires passe la saison d'estive. « On les a trouvées à environ 2 500 mètres, déjà quasiment mangées par les vautours, a raconté Pascal Harispuru. Et hier, on en a euthanasié 36, qui étaient à l'agonie ». C'est une dizaine de ces bêtes euthanasiées que les éleveurs ont alignées sur le bitume, avec le mot « STOP » bombé en rouge. Du troupeau, gardé par six chiens patous, 300 brebis manquent encore à l'appel. « On est toujours en train de les chercher, on ne sait pas où elles sont, si elles sont blessées ou toutes mortes », a affirmé le jeune éleveur, qui passait son premier été en estive. Un hélicoptère mis a disposition par la préfecture devait tenter de les localiser lundi en survolant la zone, située dans le Parc national des Pyrénées, à cheval sur les département des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques.
Pour les éleveurs, le scénario ne fait aucun doute : l'attaque a été perpétrée par une des deux ourses slovènes réintroduites en octobre en Béarn. Fin avril la prédation d'une brebis à Larrau, dans le Pays basque, avait également été imputée à l'une de ces ourses. De même qu'une attaque en novembre en Navarre, côté espagnol. Des prélèvements ont été réalisés par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sur les bêtes mortes à Cauterets, ont indiqué les éleveurs. Si le rapport de l'ONCFS conclut à une attaque d'ours, il permet de débloquer des indemnisations pour les bergers victimes. « On est indemnisés pour les brebis mortes, mais il y aussi le traumatisme », se désole Pascal Harispuru. « On sait que les brebis qui attendaient des petits vont avorter dans les 15 jours, ça veut dire pas d'agneaux, pas de lait, pas de vente. On a des emprunts à rembourser. On ne sait pas ce qu'on va faire ». Selon l'ONFCS, les Pyrénées comptaient en 2018 une quarantaine d'ours, en comptant Claverina et Sorita relâchées en octobre. L'opposition des anti-ours est particulièrement virulente dans les Pyrénées centrales, en Ariège surtout, où les ours sont plus nombreux.
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