Les professionnels des œufs vont accélérer l'an prochain le déploiement de solutions permettant d'éviter l'élimination à la naissance des poussins mâles, a indiqué jeudi l'interprofession.
Chaque année en France, dans la filière dédiée à la production d'œufs, au moins 45 millions de poussins mâles sont éliminés (par gazage ou broyage), car ne pouvant pondre et trop lents à grossir pour fournir assez de viande. Le gouvernement avait promis il y a plus d'un an que cette pratique décriée serait interdite d'ici à « fin 2021 ». « Nous maintenons l'objectif fixé et travaillons avec la filière, qui doit présenter prochainement des plans de sortie », a récemment affirmé le ministère de l'agriculture à l'AFP.
Mais la filière, représentée par l'interprofession des œufs CNPO, ne sera pas prête dans ce délai. « Certaines entreprises ont des solutions mais ça ne permet pas de satisfaire la totalité du marché français », a déclaré le président du CNPO, Philippe Juven, lors d'une conférence de presse. L'interprofession s'est fixée pour objectif de déployer « progressivement » des alternatives à l'élimination des « frères de poules » à partir de 2022.
Première solution : le « sexage in ovo », une technologie nouvelle qui consiste à détecter le sexe des embryons pour écarter les mâles de la production avant qu'ils n'éclosent. Une poignée d'entreprises, comme les Fermiers de Loué, y ont déjà recours. Mais « la recherche se poursuit » afin d'« améliorer ces méthodes » qui ont pour inconvénient d'augmenter fortement les coûts de production. Parmi elles, « la solution la moins coûteuse », revient à ce que le coût d'un poussin passe de 80 centimes à 1,80 euros, a-t-il souligné. Sexer les poussins coûtera 64 millions d'euros par an, soit 4 % du chiffre d'affaires annuel de la filière, selon une estimation de l'Institut technique de l'aviculture citée par l'interprofession, qui veut que le surcoût soit répercuté sur le prix final de l'œuf. Les couvoirs devront en outre revoir leurs installations, des « travaux lourds » estimés à 10 millions d'euros. Il y a toutefois « une volonté d'aller le plus vite possible », a souligné Maxime Chaumet, secrétaire général du CNPO.
Une autre alternative consiste à élever les mâles pour leur chair, soit à partir des « souches » actuelles d'animaux sélectionnés pour la ponte, soit à partir de « souches » mixtes, dont les femelles seraient prodigues en œufs et les mâles capables de devenir des poulets généreux en viande. Mais encore faut-il « trouver un marché » comme débouché, a spécifié M. Juven.
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