
Encore plus aujourd'hui qu'hier, l'autonomie protéique est un véritable enjeu pour les éleveurs laitiers et allaitants. Retrouvez dans ce dossier les différents leviers à actionner en élevage.
Nous avons déjà publié un grand nombre d'exemples concrets et de témoignages d'éleveurs sur l'autonomie protéique des élevages. Accédez grâce à cet article à toutes les informations concernant les leviers à actionner du côté des fourrages et des concentrés :
(La liste pourra être complétée au fil du temps avec de nouvelles actus)
L'autonomie par les fourrages
Optimiser le pâturage
L'aliment le moins cher est celui que la vache va récolter elle-même : l'herbe pâturée. Une ressource parfois sous-estimée mais qui présente de bonnes valeurs protéiques lorsque le pâturage est bien géré.
> En allaitant, du pâturage tournant pour économiser le concentré
> Un système laitier en pâturage tournant simplifié mais efficace à l'Inrae du Pin (61)
> L’herbe d’automne : une vraie richesse à exploiter
> Pâturage hivernal : en génisses laitières comme en bovin viande et les résultats sont positifs
> Faire pâturer des couverts d'interculture quand l'herbe vient à manquer
> J. Mermon, éleveur allaitant (19) : « Mon objectif : un fort chargement et aucun refus »
Récolter une herbe de qualité
Les récoltes d'herbe au bon stade (et notamment à un stade précoce pour privilégier la valeur alimentaire) permettent de tabler sur une bonne qualité du point de vue des protéines comme de l'énergie.
> Récolter l'herbe au bon stade pour un maximum de protéines
> Choisir les bonnes espèces pour des prairies de fauche productives
> Engraissement : de l'herbe de qualité à l'auge pour une finition plus économe
> Réussir la récolte en foin de graminées ou de légumineuses
> Trèfle violet ou luzerne : quelle légumineuse pour plus d'autonomie ?
> Introduire de la luzerne dans mon assolement : quel intérêt économique ?
> Sursemis de légumineuses : choisir la bonne espèce, et la bonne variété
Des mélanges riches en protéines
Les méteils (aussi appelés MCPI ou Cerpro) sont des associations de céréales et protéagineux récoltés en fourrage (ensilage ou en enrubannage), ou en grain en guise de complément azoté.
> Quel méteil pour quelle utilisation ?
> Retours d'expérience : une succession méteil-maïs sans labour et sans glyphosate
> Légumineuses, graminées, méteil, maïs grain : quelles pistes pour mon système ?
> T. Preaud, éleveur de Charolaises (71) : « J'ai arrêté le maïs au profit du foin et du méteil »
> Associer les bonnes espèces pour un méteil riche en MAT
Réduire la part de maïs ensilage dans la ration
Le maïs ensilage dans la ration des vaches laitières fournit environ 80 % de l’énergie (UFL) et 40 % des protéines métabolisables (PDI), ce qui oblige les éleveurs à complémenter avec des concentrés pour équilibrer les rations. En réduisant la part de maïs dans l'alimentation, au profit d'autres fourrages, on réduit le recours aux achats d'aliments protéiques.
> Enrichir son ensilage de maïs en azote grâce aux plantes compagnes
> EARL du Bois Rean (35) : associer le maïs pour augmenter la MAT de l'ensilage
> Du maïs épi en bon complément des rations à base d'herbe
> Au Gaec Les Rivages, élevage allaitant (49), les femelles sont engraissées en autonomie protéique
> Quelle ration pour produire du lait bio en hiver ?
L'autonomie par les concentrés
Apporter la juste quantité de tourteaux
Jusqu'à quel niveau peut-on diminuer l'apport de concentrés (notamment du correcteur azoté) dans les rations ? Il y a un équilibre à trouver entre gaspillage et maintien de la production. L'optimum chez la vache laitière se situe autour de 100 g de PDIE/UFL (90 g de PDI/kg MSI). « Au-dessus, l’amélioration des performances est faible au regard des apports supplémentaires », expliquent les experts de la nutrition animale. À l'inverse, « les performances zootechniques diminuent légèrement jusqu’à 90-95 g de PDIE/UFL, mais la baisse est plus importante en deçà (surtout lorsqu’elle est associée à une baisse possible de la consommation) : de 1,7 kg de lait/VL/j pour une réduction de l’apport de tourteau de soja de 1 kg/j/VL, jusqu’à 5 kg de lait pour une baisse de l’apport de soja de 2 kg/j/VL. »
> Concentré de production : un plus qui doit valoir le coût !
> Quelle complémentation pour des vaches laitières au pâturage ?
> Vers une individualisation du concentré encore plus précise
> Quelles alternatives au tourteau de soja ?
Cultiver des protéagineux et/ou produire des tourteaux fermiers
En produisant des ressources protéiques sur l'exploitation, on réduit l'achat de concentrés. Trois protéagineux sont particulièrement recommandés : le pois, le lupin et la féverole. Vient également la production de tourteau de colza à la ferme.
> De la féverole toastée dans la ration des vaches
> Féverole, lupin et pois : ces graines ont toute leur place dans les rations
> Association céréales-protéagineux en grains : viser un concentré équilibré
> Céréales, maïs et protéagineux : quelles cultures pures pour un bon concentré ?
> Pour les hautes productrices aussi, le tourteau de colza peut remplacer le soja
L'autonomie passe aussi par la gestion de troupeau...
Vous le savez, de nombreuses pratiques permettent de renforcer l'autonomie protéique d'une exploitation, mais elles ne concernent pas seulement les cultures fourragères ou les concentrés. Des leviers peuvent être actionnés au sein du troupeau lui-même : l'âge au premier vêlage, la longévité des vaches, la période des vêlages, la durée du tarissement, la gestion des animaux improductifs, etc.
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