Les prix des engrais azotés s’envolent en Europe, sur fond de tensions économiques, logistiques et réglementaires. En particulier, l’approche du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) accélère les achats.
Entre le 31 octobre et le 7 novembre, le prix de la solution azotée départ Rouen a grimpé de 13 €/t, celui de l’urée départ port de plus de 16 €/t, et celui de l’ammonitrate 27 % départ usine de 6 €/t. Depuis deux semaines, les prix européens des engrais azotés connaissent une « forte tension » liée à « une conjonction de facteurs économiques et réglementaires », explique l’analyste Nicolas Pinchon sur Terre-net.
La perspective du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), qui est censé s’appliquer progressivement aux importations d’engrais à partir du 1er janvier 2026 et dont les contours restent flous, catalyse cette hausse. Les acteurs du marché anticipent d’ores et déjà un renchérissement des coûts d’importation et accélèrent leurs achats pour se prémunir de futures hausses.
Les agriculteurs, « souvent attentistes ces derniers mois pour préserver leur trésorerie », reviennent aux achats pour « sécuriser leurs volumes avant que la situation ne se tende davantage », ce qui contribue à la hausse des prix.
Dans un contexte déjà marqué par le repli des exportations russes et une campagne logistique qui « peine à trouver son rythme », cette ruée vers les engrais azotés renforce la tension sur la chaîne d’approvisionnement : les terminaux portuaires européens peinent à absorber la demande croissante.
La situation monétaire joue aussi contre les acheteurs européens : la parité eurodollar est au plus bas en trois mois, ce qui alourdit la facture des intrants importés.
« Le marché de la solution azotée reste orienté à la hausse, porté par l’ampleur des besoins à couvrir », note Nicolas Pinchon. Même tendance pour l’ammonitrate, considéré comme une alternative à la baisse des volumes importés.
Quant à l’urée, encore épargnée la semaine passée grâce à une demande mondiale ralentie après de grands appels d’offres, elle voit désormais ses prix grimper, en Europe et ailleurs dans le monde.
L’analyste envisage « peu d’espoir de baisse », à court comme à moyen terme : « Sans revirement politique sur la MACF, les prix devraient rester élevés. La volatilité accrue, la tension sur les approvisionnements et les arbitrages logistiques suggèrent une campagne tendue ».
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