Dans un rapport prospectif, la Commission projette un repli de la demande européenne en alimentation animale à l’horizon 2035, entre baisse du cheptel et meilleure efficacité alimentaire, et une hausse des prix des aliments riches en protéines.
Dans un rapport sur l’avenir agricole de l’UE paru en début d’année, la Commission européenne présente ses projections en matière d’alimentation animale, et anticipe d’ici à 2035 une baisse de la demande, de l’ordre de 2,2 % (calculée en millions de tonnes d’équivalent protéique) par rapport à la période 2022-2024.
Ce recul est surtout lié à la baisse attendue de la production de viande porcine et bovine dans les dix ans qui viennent, et à une croissance plus lente des rendements laitiers. L’essor de la production de volaille et d’œufs viendrait compenser en partie cette tendance, mais pas totalement.
La demande d’aliments pour les bovins devrait donc baisser en raison d’une production globalement en recul, mais aussi grâce à « une meilleure utilisation » liée aux progrès en génétique animale et à des systèmes d’alimentation plus performants et mieux ciblés. Autrement dit, il faudra moins d’aliment par kilo de viande ou par litre de lait produit.
Selon ces projections, le changement le plus marqué concernera « les aliments à teneur moyenne en protéines », qui englobent les drêches de maïs et de distillerie séchées et la poudre de lactosérum : leur utilisation diminuerait de près de 16 % en dix ans. Cette tendance s’accompagne d’une hausse de la consommation humaine de légumineuses, précise le rapport.
Pour les aliments à plus faible teneur en protéines (céréales, sons, pulpe de betterave séchée, mélasse, racines et tubercules), la baisse de la demande devrait être plus limitée : - 1,5 % entre 2022-24 et 2035. En cause : une utilisation de céréales attendue en recul en alimentation animale (- 2,6 Mt), en particulier l’avoine et le seigle (presque - 8 %), et le maïs (- 1,7 %).
Les aliments à haute teneur en protéines (plus de 30 %), c’est-à-dire les tourteaux d’oléagineux, la farine de poisson et le lait écrémé en poudre, verraient leur utilisation baisser de 1,1 %. Un léger recul lié à la demande croissante des consommateurs pour des produits moins dépendants des importations de soja.
De leur côté, les perspectives de prix s’annoncent contrastées selon les segments. Dans la décennie qui arrive, ils devraient rester « relativement stables » pour les aliments à teneur moyenne en protéines, mais en hausse pour les autres. D’une part, les prix des aliments à faible teneur en protéines devraient augmenter d’environ 1,4 % par an « en raison de la baisse de la production de céréales dans l’UE.
Et ceux des aliments riches en protéines devraient connaître une nouvelle phase de hausse après 2025, à un rythme d’environ 1,5 % par an, en cohérence avec les marchés mondiaux du soja, du colza et du tournesol.
Ces projections de la Commission européenne décrivent les tendances moyennes que devraient suivre les marchés agricoles dans les années qui viennent, à partir de modèles agronomiques, en s'appuyant sur « des données récentes » et en tenant compte « des évolutions attendues des principaux facteurs d’offre et de demande : environnement macroéconomique, climat, intrants agricoles, commerce mondial et comportement des consommateurs ».
Elles partent de l’hypothèse d’un cadre politique inchangé et d’une économie européenne relativement stable, avec une inflation ramenée à 2 % à moyen terme.
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