La production et la consommation de viande bovine vont continuer à baisser dans l’UE

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Charolais
D'ici à 2035, le cheptel bovin total de l'UE baisserait de 9,6 % par rapport à la moyenne 2022-2024. Le repli serait de 7,5 % pour le cheptel allaitant. (©maunzel, AdobeStock)

Les tendances de production et de consommation de viande bovine observées ces dernières années au sein de l’Union européenne devraient se poursuivre dans la prochaine décennie, d’après les projections de la Commission européenne.

En début d’année, la Commission européenne a publié son dernier rapport sur les perspectives agricoles de l’UE, présentant ses projections pour le secteur agricole jusqu’en 2035.

« Les préoccupations en matière de durabilité devraient jouer un rôle de plus en plus important dans l’orientation de la production et de la consommation de viande dans l’UE », souligne d’emblée le rapport.

Pour la viande bovine plus spécifiquement, la production européenne devrait poursuivre son déclin structurel et reculer de 450 000 t d’ici à 2035, atteignant 6,3 Mt : une baisse de 6,7 % par rapport à la moyenne 2022-2024.

La contraction du cheptel européen s’annonce marquée, avec un repli attendu de 2,9 millions de têtes et de 9,6 % par rapport à cette période 2022-24, affectant à la fois le troupeau laitier et le troupeau allaitant.

Ce dernier tomberait à 9,5 millions de têtes en 2035, soit une baisse de 7,5 % par rapport à la période de référence. En cause : « une rentabilité insuffisante et les perspectives d’un cadre réglementaire de plus en plus exigeant en matière de durabilité ».

Les aides couplées et certains éco-régimes de la nouvelle Pac, conjugués à des prix plutôt favorables, pourraient ralentir cette tendance sans pour autant l’inverser.

Consommation : une baisse de près de 6 %

Le poids moyen à l’abattage devrait continuer à augmenter légèrement, « grâce à une meilleure gestion des troupeaux et de l’alimentation, ainsi qu’à une plus grande part de races à viande » dans le cheptel productif. Un essor des systèmes de production bio et extensifs pourrait toutefois limiter cette progression.

Côté consommation, les prix élevés, l’offre restreinte et une image environnementale de moins en moins favorable ont accentué la tendance à la baisse en 2024, et cela devrait se poursuivre. D’ici à 2035, la consommation par habitant passerait de 9,8 kg à 9,2 kg par an, soit une baisse de près de 6 %.

Sur le plan commercial, les exportations d’animaux vivants devraient reculer de 3,2 % par an sur dix ans, en raison « de la concurrence accrue, de la réduction des cheptels et des préoccupations croissantes liées au bien-être animal dans le transport sur de longues distances ».

En revanche, les exportations de viande de l’UE pourraient croître modestement (+ 0,9 %/an), portées par des achats soutenus de ses partenaires commerciaux (Royaume-Uni, Turquie, Balkans, Moyen-Orient et Afrique du Nord), et un transfert de la demande en animaux vifs vers la viande.

Après un léger déclin en 2024, lié à de moindres envois du Brésil — qui « a trouvé des marchés plus rémunérateurs ailleurs dans le monde » -, les importations de viande bovine dans l’UE progresseraient lentement (+ 0,6 %/an), pour atteindre 343 000 t en 2035. Un mouvement lié à « une offre limitée au sein de l’UE, une baisse de la consommation, mais une demande soutenue pour certaines découpes ».

Des prix autour de 6 000 €/t d’ici à 2035

Côté prix, la Commission projette une légère baisse dans les années qui viennent « en raison d’un meilleur équilibre entre l’offre et la demande au sein de l’UE ». Mais la hausse des coûts de production et la baisse de l’offre les maintiendraient autour de 6 000 €/t d’ici à 2035.

Ces projections, élaborées à l’aide de modèles agroéconomiques, décrivent les tendances moyennes que devraient suivre les marchés agricoles.

Elles s’appuient sur des données récentes, notamment sur le rapport OCDE-FAO 2024-2033, et tiennent compte « des évolutions attendues des principaux facteurs d’offre et de demande : environnement macroéconomique, climat, intrants agricoles, commerce mondial et comportement des consommateurs ».

Elles reposent « sur l’hypothèse d’un cadre politique inchangé » et d’ « un contexte macroéconomique supposé stable, avec une croissance du PIB réel qui se stabiliserait à moyen terme et une inflation revenant à l’objectif de 2 % ».

« La propagation de maladies animales, les conflits géopolitiques et certains accords de libre-échange en cours de négociation pourraient constituer d’importantes sources d’incertitude », précise le rapport.

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Vaches, charolaises, R= France 7,06 €/kg net +0,07
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