Alors que le prix de la viande grimpe, le croisement gagne en intérêt pour les éleveurs laitiers. Angus, Limousin, Charolais, Blanc Bleu… La station de Mauron a testé plusieurs modalités, et les races bouchères traditionnelles gardent l’avantage.
L’embellie du prix de la viande a changé la donne. Il y a dix ans, l’engraissement d’un jeune bovin de type viande rapportait dans les 1 000 € de produit. En 2025, c’est deux fois plus. Un changement qui rebat les cartes : avec la décapitalisation bovine, les veaux laitiers redeviennent un sujet d’intérêt.
De plus en plus d’éleveurs optent pour le croisement viande. « En 10 ans, le nombre et la proportion d’inséminations premières en croisement viande a plus que doublé », constate l’Institut de l’élevage dans son bilan des inséminations animales annuel. Une manière de bénéficier d’un prix de vente plus attractif pour les veaux issus du lait.
Seulement voilà : sur quel croisement miser ? La ferme expérimentale de Mauron, spécialisée sur l’engraissement de veau de boucherie, en a justement testé sept.
Résultat ? « La plupart des croisés holstein sur race bouchère affichent un GMQ autour de 1 000 g/j », remarque Jean-Jacques Bertron, responsable engraissement pour l’Institut de l’élevage, à l’occasion du Grand angle viande. Seul l’Angus s’échappe du peloton, avec un gain de 1 025 g par jour.
Mais si l’Angus grandit vite, elle présente aussi un rendement carcasse un peu moins intéressant. « En moyenne, il tourne autour des 51 % en Angus, contre 54 % pour les autres types génétiques ».
Charolais et Blanc bleu pour maximiser le gain de poids carcasse quotidien
Si bien que Jean-Jacques Bertron conseille de ne pas analyser simplement le GMQ des animaux, mais le gain moyen quotidien de poids carcasse. Avec ces critères, l’avantage est clairement donné aux croisés Blanc bleu et au Charolais : « les deux races affichent une croissance de poids de carcasse d’environ 605 g par jour ». Viennent ensuite la Limousine, autour de 587 g/j, et l’Angus, proche des 585 g/j.
Mais avoir une vache qui grandit vite, c’est bien. Avoir une vache qui grandit vite sans trop manger, c’est encore mieux ! C’est pourquoi les ingénieurs de la station ont analysé l’indice de consommation des croisés sur leurs 45 derniers jours de vie. Résultat : « nos races bouchères tardives sont autour de 14 t MS ingérées pour 1 kg de carcasse gagné. Les Angus sont plutôt autour de 15,8 kg de MS pour 1 kg de gain de carcasse, mais avec une variabilité très forte », poursuit Jean-Jacques Bertron.
L’intérêt de l’Angus est sûrement ailleurs. Le croisement Holstein x Angus est celui qui présente la meilleure note de persillé : 3,6, contre 2,5 pour les races bouchères traditionnelles. Les types génétiques précoces permettent d’avoir des viandes grasses sur des animaux relativement jeunes. Reste à voir ce que recherche spécifiquement l’engraisseur pour bien valoriser ses produits.
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