Peut-on réduire voire supprimer le concentré de production pour améliorer l’efficacité économique de l’élevage ? La réponse est : oui. Selon les chercheurs de la station de Trévarez, l'efficacité du concentré de production est faible et sa rentabilité est à évaluer au cas par cas en comparant son prix d'achat au prix du lait payé aux producteurs.
L e coût alimentaire représente plus de la moitié des charges d’un élevage laitier. Les chambres d’agriculture de Bretagne et l’Institut de l'élevage se sont penchés sur le concentré de production qui représente une part importante et non indispensable de ce coût.
Une efficacité faible quel que soit le stade de lactation
Après deux essais de trois années réalisés sur des lots de Prim’holsteins à la station expérimentale de Trévarez, les chercheurs évaluent l’efficacité moyenne du concentré de production aux alentours de + 0,5 kg de lait/kg de concentré et ce, quel que soit le stade de lactation, la parité ou le potentiel laitier des animaux.
En effet, les animaux de l’essai se sont vus recevoir un apport de 4 kg de concentré (85 % de céréales et 15 % de correcteur) en début de lactation, en milieu de lactation, en début + en milieu de lactation, en début + en fin de lactation et les différents lots n’ont présenté aucune différence de poids, d’état corporel et de résultats de reproduction. L’efficacité n’a pas non plus différé entre multipares et primipares. Les experts estiment que « cette efficacité est faible et que l’impact sur les performances rend ce levier peu rentable économiquement. »
Bien calculer son coût pour ne pas produire à perte
« L’impact de cet apport de concentré sur les performances zootechniques des animaux rend ce levier peu rentable économiquement dans un contexte de prix fluctuant. » En effet, une analyse économique est nécessaire pour calculer le prix d’intérêt du concentré.
Dans l’étude, les effets retenus du concentré sont (/kg de concentré) : + 0,5 kg de lait, - 0,4 g/kg de TB et + 0,2 g/kg de TP. L’impact économique de la qualité du lait est alors de + 2,3 €/1000 litres (en prenant 6,6 €/point de TP et 2,6 €/point de TB).
En prenant en compte l’efficacité du concentré de production et le prix du lait, les chercheurs expliquent qu’il est possible de déterminer le prix maximum du concentré pour conserver une marge sur coût alimentaire positive pour l’éleveur et ne pas produire du lait à perte. D’ailleurs, « une analyse de la marge sur les trois années d’essais dans le contexte des prix de l’aliment et du lait vendu à Trévarez a été réalisée en se basant sur les références régionales pour le prix des aliments et du lait. Entre 2009 et 2015, sur 90 % de la période, l’apport de concentré de production acheté au prix du marché aurait généré une marge négative pour l’éleveur. »
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