PRIM'HOLSTEIN TOUJOURS PEU DE VARIABILITÉ

UNE FOIS DE PLUS, LA SORTIE D'INDEX DE TAUREAUX TESTÉS SE CARACTÉRISE par un manque de variabilité génétique. Les fils d'O-Man continuent de truster allégrement les premières places. Ceux de Shottle arrivent en masse mais le meilleur, Arivera, n'entre qu'en seizième position à 169 points d'Isu. Il est en tête des premiers nouveaux de la sortie et fait la fierté de Gènes Diffusion qui inscrit de nombreux fils issus de cette souche. On appréciera les qualités morphologiques de cette lignée et les index cellules. La fertilité est plus irrégulière, de même que la résistance aux mammites et les naissances sont souvent difficiles.

UNE MEILLEURE DIVERSITÉ CHEZ CRÉAVIA

Dynam'is propose Bookmaker dans cette série, un taureau non-FGE avec 38 filles. Mais il s'agit pour l'instant du plus complet grâce à ses qualités fonctionnelles. Amélis mise sur Bengee, un taureau excellent en morphologie.

Autre père à taureaux dominant, Goldwyn ne compte encore que quelques fils bien indexés sur descendance. Beaucoup sont pénalisés par un potentiel laitier limité, une faiblesse qui apparaît moins dans les index génomiques. Gènes Diffusion mise également sur cette souche, notamment avec Bourbon à 145 points d'Isu. Il lui manque une fille pour atteindre le seuil FGE. Quant à FBI, il a souvent déçu. Nombre de ses fils sont inutilisables du fait d'une vitesse de traite trop lente. Amélis inscrit Biolet, indexé à - 1,1 en vitesse de traite. Dommage car il ne manque pas de qualités en morphologie, tout en redressant la fertilité (1,1).

Pour trouver des nouveautés aux origines un peu plus variées, il faudra explorer le catalogue Créavia. À 165 d'Isu, Ageni Peg est un fils de Pégase sur Merdrignac. C'est donc un pur produit Créavia. Complet en morphologie, il est bien noté en cellules. Au même niveau d'Isu, on trouve un fils de Ramos, Balato Ram, qui hérite de bonnes qualités fonctionnelles. Créavia propose aussi deux fils de Mascol, Bisness et Berger, à 162 d'Isu. Tous deux possèdent un bon potentiel en morphologie, mais les accouplements réalisés n'ont pas permis de tirer profit des atouts de Mascol dans les fonctionnels. Citons un fils d'Offroad, Bijan Off, à 153 d'Isu, un taureau complet qui sera facile à utiliser.

UN RISQUE DE CONSANGUINITÉ LIMITÉ À COURT TERME

Amélis inscrit également un profil original avec Bonicité, l'un des premiers fils de Restell. Il plaira par sa morphologie pour améliorer le format et les membres. Lui non plus n'a pas assez de filles pour atteindre le seuil FGE.

Malgré tout, le manque de variabilité des pères à taureaux ne se traduit pas encore par un risque accru de consanguinité. Parmi les mâles mis en service, aucun ne dépasse le coefficient de parenté de 5, seuil d'alerte d'une proximité génétique trop importante entre les mâles disponibles et les femelles à accoupler. Ceci s'explique par le fait que les pères à taureaux dominants sont étrangers. Peu utilisés par les éleveurs français, ils comptent peu de filles dans les troupeaux. Le risque de consanguinité reste donc limité à court terme. Le manque de variabilité génétique des taureaux posera un problème dans quelques années, lorsque leurs filles seront à accoupler. Néanmoins, la montée en puissance des taureaux sans descendance offre une nouvelle voie pour diversifier les origines. On trouve dans ce classement de nombreux fils de Bolton ou Planet, toujours des cracks américains. Et quelques pères français commencent à percer, tels Roumare, Usonet Fin ou Stol Joc. La fiabilité des index calculés à partir du génotypage continue de s'améliorer. La plupart de ces taureaux ont des CD proches de 70. Les premiers indexés de cette manière ont aujourd'hui des filles et en moyenne, ils confirment leur valeur. Et l'on voit arriver dans ce classement les premiers taureaux issus de pères non confirmés.

La question est désormais de savoir quel type de carrière fera ces taureaux. Les entreprises de sélection vont-elles les conserver pour une éventuelle remise en service lorsqu'ils auront confirmé leurs index ? On peut en douter pour une simple raison de coût. Quant aux plus anciens, ils disposent désormais, pour la majorité, d'un index intégrant les informations issues de l'ascendance, de la descendance et du génotypage.

PAS DE BOULEVERSEMENT

Cette évolution dans la méthode de calcul n'a pas entraîné de bouleversement dans le classement, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Le peloton de tête a peu bougé. Action s'y maintient malgré la perte de 20 points d'Isu. Astre Man et Vaucluse reculent aussi. Ce dernier passe de - 0,1 à -0,4 en fertilité. Voes Tita abandonne 9 points d'Isu. Aseptic a perdu 1 point d'index fertilité. À l'inverse, Via Thélo a progressé en Isu comme en fertilité (passage de 0,5 à 1). Avous voit son index fertilité revenir à son niveau initial, après son recul en février de 0,7 à - 0,3. Et pour Airel, la fertilité remonte de - 0,1 à 0,7. Annex tient bon à 170 points d'Isu.

Parmi les taureaux qui ont des filles de service, on remarque la belle stabilité de Roumare, Tartare ou Tuffiac. Tolbiac gagne 7 points d'Isu avec plus de 3 000 filles.