
Le résultat en demi-teinte du millésime 2011 est l'occasion de basculer vers plus de taureaux génomiques utilisés. D'ici à deux ans, ils représenteront 100 % des nouveaux promus.
PAS D'URBANISTE, D'UGOSTAR, DE VALFIN JB, DE VASE, D'UNCHOIX ET AUTRES pour taquiner, cette année, les sommets du top racial et bousculer l'ordre établi. Oubliés 2009 et 2010. Atalans, le premier nouveau, n'est qu'au dixième rang à 149 d'Isu quand Valfin JB, nouveau n° 1, plafonne à 167 d'Isu. Il faut descendre à la vingt-troisième place pour trouver le deuxième, Afghan (144 d'Isu), suivi par Alpin JB (143 d'Isu), le troisième du millésime 2011. Pas facile il est vrai pour les petits-fils de Gardian (Odislait, Oriel et Ova), de Faucon (Oxalin, Ollia, Oyama, Natif JB et Nenni JB) et d'Ezozo (Nucléon, Ojoli JB et Négociar) attendus cette année, de passer derrière des pères à taureaux aussi marquants que Micmac et Masolino. « Pour autant, la série sortie était en moyenne aussi bonne, sinon supérieure en Isu (116 points) aux deux précédentes (107 pour la T37 en 2009 et 115 pour la T38 en 2010) », remarque Guillaume Fayolle, responsable du schéma Umotest. Le constat est le même pour le potentiel de production. Il n'y a donc pas de crack cette année, mais un nombre important de taureaux dignes d'intérêt.
Pour le technicien Umotest, il faut aussi voir dans cette sortie 2011, le choix, après les vagues importantes des Micmac (62 fils testés) et Masolino (48 fils), de diversifier les pères à taureaux. Dans la série 39, sortie à Umotest, on dénombrait vingt-quatre pères différents pour 124 taureaux, avec un maximum de dix-sept fils pour Odislait et Oxalin. Dans la série 38, il n'y avait que quinze pères avec dix-huit Micmac et trente-cinq Masolino. Dans la 37, vingt pères avec vingt-six Micmac et dix Masolino. C'est mathématique : en testant moins de fils par taureau et par série, la probabilité d'accrocher un crack est moindre, d'autant que les pères eux-mêmes sont moins percutants.
Et si cette année sans aucun crack était l'occasion de basculer vers un peu plus de taureaux génomiques utilisés. Car on le sait, il n'y a plus que deux séries de taureaux testés de façon classique sur descendances dans les tuyaux.
SEULEMENT TROIS ODISLAIT RÉUTILISÉS SUR SIX SORTIS À PLUS DE 130 D'ISU
Ensuite, ce sera du 100 % génomique avec des jeunes taureaux ou des confirmés. C'est le message qu'Umotest entend distiller. Il est vrai qu'utiliser plus de génomiques est une façon de gérer au mieux cette épée de Damoclès au-dessus des races laitières : la variabilité. Ce n'est pas un hasard si cette unité a fait, cette année, un tri sévère parmi les taureaux sortis pour ne retenir que la « crème de la crème » dans chaque origine paternelle. L'idée est aussi de construire une offre génétique complémentaire des génomiques. Ainsi, parmi les six fils d'Odislait indexés à plus de 130 d'Isu, seuls deux figureront au catalogue : Alsama à 136 d'Isu pour sa morphologie sans faille 115) et Atribord à 141 d'Isu, le seul Odislait non pénalisé en fertilité. Albâtre, le meilleur des Odislait à tous les points de vue (Isu à 142 et morphologie à 120), passe à la trappe pour une autre raison, son stock de doses. Il le limitera à des accouplements « schéma ».
L'écrémage a également été sévère pour les Oxalin dont sept à Umotest dépassaient les 131 d'Isu. Un seul sera remis en service, Atalans à 149 d'Isu. Exit, juste à cause d'un - 0,9 en TP, Andreen à 134 d'Isu, neutre en fonctionnels, sans défaut morphologique et à 1 019 kg en lait. Pas de sentiment non plus pour les trois Nenni JB d'Umotest. Tous à la trappe. Il y a quelques années, Arjon, à 141 d'Isu, numéro un racial en lait à 1 494 kg, mais à 83 en pis, aurait fait quelques accouplements « schéma », même avec son pedigree maternel peu original (Gardian/Ezozo). Mais pas cette année. Il y a mieux dans le réservoir des génomiques. C'est logique puisqu'ils arrivent avec trois ans d'avance par rapport au testage classique, donnant un coup de vieux certain aux A du millésime 2011 (et aux B et C à venir de 2012 et 2013), ou sacrifiant sur l'autel du progrès génétique ceux ne sortant pas du lot. Il suffit pour s'en convaincre de regarder la liste des derniers génomiques des gammes « Privilège » ou « JB junior ». On en trouve sept à plus de 151 d'Isu, dont déjà deux Urbaniste, Funky et Flash JB à 168 et 164 points d'Isu.
Avec le tri opéré parmi les A, les éleveurs de la zone Umotest auront, sur le papier, tout intérêt à leur préférer les génomiques. Cela vaut pour la poignée des « Privilège » mis sur le marché, mais aussi la masse des « Profil », ceux en confirmation d'index utilisés « à l'aveugle » par pack. Ils sont d'un niveau génétique égal ou supérieur. Moyenne des A au catalogue Umotest : 136 d'Isu, 780 kg de lait, - 0,1 en TP et 110 en morphologie. Moyenne des 80 taureaux « Profil » et « Privilège » : 143 et 145 d'Isu, 763 et 724 kg de lait, 0,5 en TP, 109 et 115 en morphologie.
D'AUTRES NATIF ASSEZ COMPLETS EN MORPHOLOGIE
Aux côtés des Odislait, notez la présence dans les nouveaux venus d'un fils d'Oriel sur les dix engagés. À 130 d'Isu, Abidal conjugue potentiel lait (821 kg) mais à - 1 en TP et une morphologie (114) à la hauteur du montage Oriel/Micmac. Il y a aussi dans la suite des petits fils de Gardian, Afène, un Ova dont le 134 en mamelle fait oublier son modeste 121 d'Isu. Reste à lui trouver un support éloigné de son pedigree. La chose sera délicate avec son 6 % de parenté.
Dans la lignée Faucon, Natif JB, après avoir souri à son concepteur, réussit à Umotest. L'union en accroche trois. Afghan, débarqué dans le top 10 en début d'année à 151 d'Isu, s'est replié (comme Amstrong sorti en fin d'année) à 144 d'Isu. Son potentiel est moins percutant, mais toujours à 740 kg. Ses taux le sont plus (TP/TB : 1/1). Hormis l'aptitude viande, Afghan laisse un type d'animal sans carence. Vignon à 139 d'Isu s'annonce comme un plus grand laitier (976 kg), toujours sans défaut de TP (1). Plus armé que ce dernier pour travailler la morphologie (117), Arquemont à 135 d'Isu marque dans le corps (110), les bassins (112), les aplombs (116) et le pis (112). Ses seuls défauts : l'aptitude viande (87) et la largeur de poitrine (90). La conformation bouchère (91) est aussi le point faible d'un nouveau Natif du Jura, Bogoro JB à 144 d'Isu. Mais ce dernier excelle par ailleurs en morphologie (121). Dans la famille Ezozo, Alpin JB un Ojoli JB, se distingue à 143 d'Isu. Côté variabilité, les vrais originaux sont rares. C'est le cas d'Appolo JB à 136 d'Isu, l'un des deux seuls Nucléus (Etrepy) testés. Notez aussi la sortie de Boissia JB, un Fanatique à 140 d'Isu. Avec lui renaît l'espoir de relancer la lignée Tartars par la voie mâle après l'échec des Embrun, Esetop ou Entresol.
PAGES RÉALISÉES PAR JEAN-MICHEL VOCORET
À 168 d'Isu, Funky JB, moins d'un an et déjà des doses proposées - Qu'on se le dise, l'annonce parmi les JB juniors de deux tout jeunes Urbaniste (sorti en 2009), Funky (ci-dessus) et Flash JB respectivement à 168 et 164 d'Isu, n'est pas un coup de publicité. Jura-Bétail déclare posséder toutes les garanties qu'ils sont capables de produire de la semence.
Funky JB (Urbaniste/Natif JB), 168 d'Isu
Extrafin ( Tipoli/Redon), 153 d'Isu
Dribble (Ralban/Masolino), 139 d'Isu
Faubert JB (Tilleul /Uwara JB), 135 d'Isu
- GARDIAN : RIEN QUE LA « CRÈME DE LA CRÈME » DES ODISLAIT
- FBI : PETITS SUCCÈS
- RAMOS : DE BONS FONCTIONNELS
- MASCOL : LES FONCTIONNELS SE SONT PERDUS EN ROUTE
- LES AUTRES OFFROAD, PÉGASE ET O-MAN
- MONTBÉLIARDE : UN MILLÉSIME DE TRANSITION
- EZOZO : UN OJOLI JB SUR LES TALONS DES MASOLINO
- TARTARS : BOISSIA POUR RELANCER LA LIGNÉE
- NORMANDE : GARDER LE CAP DES ORIGINES VARIÉES
- FOIX : POUR TOUTES LES STRATÉGIES D'ÉLEVAGE
- GIROPHARE : DES ASCENDANCES EN COMBRANTES
- LES ENTREPRISES DE SÉLECTION DE PLAIN-PIED DANS LA GÉNOMIQUE
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- PIE ROUGE DES PLAINES : LA GÉNOMIQUE FAIT SON ENTRÉE
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