Après une hausse sur le premier trimestre, la production laitière est repartie à la baisse au mois d’avril. La faute aux conditions météo pluvieuses de ce début d’année.
« La production laitière est actuellement peu dynamique dans les grands bassins exportateurs mondiaux », souligne l’économiste Benoît Rouyer dans le dernier point de conjoncture du Cniel : en un an, elle a légèrement baissé aux États-Unis et dans l’UE (-0,6 % et -0,2 %) et « affiche une croissance modérée (+0,3 %) en Nouvelle-Zélande.
Et en France ? La collecte avait repris de la vigueur fin 2023 et début 2024, « mais la météo très humide des dernières semaines a contrecarré cette reprise ».
L’Idele pointe ainsi une hausse de 0,5 %/2023 de la collecte française sur le premier trimestre, liée « à la très bonne qualité des maïs ensilage récoltés en 2023 », puis un repli amorcé au second à cause des « fortes pluies quasi continues depuis le début de l’année ».
Elles ont fortement retardé la mise à l’herbe des vaches, forcé certains éleveurs à les rentrer de nouveau et à les complémenter à l’auge à cause des mauvaises conditions de pâturage, des portances dégradées et d’une herbe trop avancée et peu appétente. Résultat : « la montée de lait par vache ne s’est souvent pas faite ».
Ces conditions pluvieuses risquent aussi de jouer sur la qualité des ensilages d’herbe, qui « influencera la production laitière à partir de cet été, à l’ouverture des silos ». Selon l’Idele, la production de lait sur la suite de 2024 pourrait aussi être perturbée par une reprise de la MHE, et par l’impact possible du mois de septembre 2023 très chaud sur la fertilité des vaches et les vêlages à venir.
En attendant, FranceAgriMer estime que la collecte a reculé de 0,5 % en avril par rapport à avril 2023. Si bien que « depuis le début de l’année, la progression de la collecte se limite à seulement 0,2 % », reprend Benoît Rouyer.
« Situations contrastées » pour les ingrédients laitiers
À l’échelle mondiale, « la situation globale des marchés évolue de façon modérée, si ce n’est pour les produits industriels, qui présentent des situations contrastées », résume l’économiste.
Portés par la demande étasunienne, les cours mondiaux du beurre industriel continuent sur une pente ascendante, à plus de 5 500 €/t mi-mai contre 4 500 €/t à l’automne. L’heure est plutôt à la stabilisation pour la poudre maigre, « autour de 2 400 €/t depuis trois-quatre mois ». L’Idele note que le recul de la demande, notamment chinoise, a tendance à peser sur ses prix.
Autres éléments de conjoncture à noter : le prix des charges dans les élevages laitiers français a continué de baisser en avril (- 6 % pour l’indice Ipampa « lait de vache » par rapport à mars, mais il reste supérieur de 18 % à son niveau d’il y a trois ans), et les prix des produits laitiers vendus en magasin se stabilisent depuis une dizaine de mois.
L’enquête mensuelle de FranceAgriMer évalue à 432 €/1 000 l le prix du lait de vache conventionnel au mois de mars, contre 433 €/1 000 l en février.
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