Le travail en élevage est l'une des grandes problématiques actuelles de la filière laitière en particulier, notamment la surcharge que connaissent de nombreux éleveurs face au manque de main-d'œuvre sur les exploitations et de revenus pour recruter.
Les lecteurs de Web-agri se sont d'ailleurs exprimés sur le sujet dans un Paroles de lecteurs, en mai dernier : Surcharge de travail en élevage − Pas de solution et surtout pas de budget ! Pourtant, en Bretagne par exemple, certains éleveurs laitiers travaillent moins et vivent mieux. Quel est leur secret ?
Des pistes existent en effet pour se dégager du temps dans les fermes, laitières mais pas seulement... : embaucher un salarié, ou le salariat à temps partagé pour réduire les coûts et bénéficier d'un accompagnement du groupement d'employeurs, ou encore la délégation de certaines tâches, travaux de plaine voire alimentation du troupeau.
Sinon vous pouvez aussi les automatiser, revoir vos matériels et équipements pour plus d'efficacité et moins de pénibilité, ou encore améliorer votre organisation du travail comme l'EARL Savary dans le Pas-de-Calais, où le confort de travail est primordial.
Embaucher un salarié, vous y avez pensé ?
Certes les lecteurs de Web-agri se demandent s'il est encore possible d'embaucher un salarié en élevage, avec la flambée des intrants et le prix bas, du lait surtout mais aussi de la viande. Et selon un sondage, en ligne sur le site internet en juin, 51 % des éleveurs n'en ont aucun. L'Earl des Fresnes en Seine-Maritime, elle, en emploie quatre. En cas de charge de travail élevée, cette possibilité mérite en tout cas d'être étudiée pour voir si elle est adaptée à l'exploitation.
Voici quelques conseils pour vous aider dans la réflexion :
Embaucher un salarié − Quel coût, quelles aides et quelle réglementation ?
Bien recruter vos salariés (1/2) − Analyser ses besoins de main-d'œuvre et savoir déléguer
Bien recruter vos salariés (2/2) − Comment rédiger vos fiches de poste et offres d'emploi
Organisation, communication, relations − 3 clés pour qu'un salarié soit bien dans ses bottes
Enquête sur le travail en élevage − Pour pouvoir recruter de bons salariés, mieux connaître et former les candidats
Ou sinon à temps partagé
Certains éleveurs se partagent un salarié sur deux-trois fermes. Comme Gilles et Corentien Pelletier au Gaec Petit Village dans l'Oise, avec l'EARL Vandekerchove à une dizaine de kilomètres. Ils expliquent, en vidéo, comment « organiser ses chantiers en partageant un salarié ».
En Bretagne, David Le Floch, producteur laitier dans le Morbihan a une salariée à mi-temps. Mais il passe par le groupement d'employeurs Solutis Emploi. Ainsi, la gestion administrative est simplifiée et il est accompagné, au niveau RH entre autres. Océane, sa salariée, trouve également des avantages à travailler sur plusieurs exploitations et à bénéficier de l'accompagnement d'une tierce structure.
Et vous, lecteurs de Web-agri, avez-vous songé au salariat partagé ? Réponse dans ce sondage réalisé sur le site en 2020. Si vous êtes intéressés, lisez cette fiche pratique : Partager un salarié sur plusieurs fermes, comment ça marche ?
Vous pouvez aussi déléguer certaines tâches
Autre alternative : la délégation de travaux agricoles. D'ailleurs, celle-ci se développe :
Concentration, sous-traitance, pluriactivité... Les grandes tendances
Les exploitants agricoles s'associent et sous-traitent de plus en plus !
Une comparaison entre embaucher ou déléguer à une ETA peut donc s'avérer intéressante. De même qu'entre déléguer les travaux de plaine ou s'équiper.
L'EARL Destombes dans le Nord a recours à la délégation pour l'alimentation du cheptel, via une Cuma de désilage. Question organisation du travail globalement, les associés jouent collectif et ça fonctionne puisqu'un audit a mis en avant une forte productivité du travail pour peu d'astreinte.
Autant de solutions auxquelles réfléchir pour rendre les métiers de l'élevage plus attractifs aujourd'hui... pour demain ! C'est-à-dire pour renouveler les générations d'éleveurs plus facilement.
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