Menu

Enquête sur le travail en élevagePour pouvoir recruter de bons salariés, mieux connaître et former les candidats

Via le programme européen Cowform, une enquête a été menée sur le travail en élevage afin de mieux cerner les besoins des éleveurs bovins laitiers et allaitants, ainsi que les attentes des salariés d'élevage potentiels. Objectif : répondre au problème de surcharge de travail et de manque de main-d'œuvre, en aidant les producteurs à recruter le bon salarié.

En 2020, le projet européen Cowform(1) a permis de réaliser une enquête sur le travail en élevage. 164 producteurs bovins des Hauts-de-France, de Wallonie et de Flandre y ont répondu : 109 en production laitière et 55 en viande. 

(1) programme franco-belge d'Interreg visant à alléger la charge de travail et améliorer la qualité de vie des éleveurs, en développant notamment le salariat.

Les caractéristiques de l'échantillon en termes de main-d'œuvre :

Éleveurs laitiersÉleveurs allaitants
UMO totale3,032,53
UMO bénévole19 %31 %
UMO salariée9 %3 %

74 % des éleveurs en surcharge de travail, mais seuls 12 % projettent d'embaucher

Premier chiffre qui ressort : 74 % des éleveurs bovins se plaignent du peu de temps libre.

Pour diminuer leur charge de travail et améliorer plus globalement leurs conditions d'exercice du métier, 75 % envisagent de s'équiper (surtout en lait : 55 %) et 58 % de simplifier leurs pratiques (à peu près le même pourcentage en lait et viande) (cf. graphe ci-dessous).

32 % seulement pensent à augmenter ou réorganiser les moyens humains, principalement en élevage laitier (25 %) : 12 % projettent d'embaucher et si 50 % y réfléchissent, 82 % sont freinés par le coût essentiellement et l'aspect administratif, 54 % par la difficulté à trouver un salarié d'élevage qui convienne.

Un salarié ? Trop coûteux et trop dur à trouver !

D'ailleurs, la plupart n'ont que « peu d'expérience dans le recrutement », indique l'étude : 36 % en vaches laitières et 18 % en allaitantes. Si certains ont déjà initié « des démarches qui n'ont pas abouti », ils mettent cela sur le compte  d'une « inadaptation au poste » ou d'un « manque de compétences ».

Graphique − Pour alléger le travail en élevage :

enquete cowform solutions pour diminuer la charge de travail en elevage bovin
(©Cowform)

Via programme européen Cowform, des groupes d'échanges entre éleveurs et conseillers, appelés Focus Farm, ont été mis en place sur la thématique du travail en élevage, avec des audits d'exploitations et l'élaboration de plans d'action. Des visites de fermes et des voyages d'étude sont aussi organisés, ainsi que des formations au management. Les producteurs peuvent aussi être accompagnés pour l'embauche de salariés, car « parfois, ils ne savent pas vers qui se tourner ».

Les demandeurs d'emploi : un potentiel de futurs salariés d'élevage ?

Car dans ces trois régions, ils sont près d'un million, un vivier pour limiter le déficit de main-d'œuvre en élevage. 11 Français et 16 Belges ont été interrogés, 2/3 d'hommes et 1/3 de femmes de tout âge.

Le critère le plus important pour eux dans leur futur métier, et largement puisqu'il a été mentionné par 44 % des personnes enquêtées : pouvoir s'épanouir avant « la reconnaissance », « les conditions de travail », « la prise de responsabilité » et « le type de tâches », citées par 26 à 33 % d'entre elles. Seuls 7 % évoquent l'aspect « social ». 

44 % veulent s'épanouir dans leur métier.

« 93 % sont intéressés par l'agriculture et 67 % par l'élevage », indique Cowform.

Ce qui les attire vers le métier de salarié en élevage :

enquete cowform atouts du metier de salarie en elevage
(©Cowform)
 

Et ce qui les rebute :

enquete cowform contraintes du metier de salarie en elevage
(©Cowform)
 

En résumé :

enquete cowform atouts et contraintes du metier de salarie en elevage
(©Cowform)

Ce travail met donc en évidence une méconnaissance et un défaut d'attractivité du métier de salarié d'élevage bovin. Comment y remédier ?

Se former pour mieux se faire recruter

Selon Cowform, pour « rapprocher demandeurs d’emploi et éleveurs/futurs employeurs », il faut agir au niveau de la formation en développant l'alternance et les stages en fermes, avec une « période de découverte professionnelle » en amont pour tester sa motivation et conforter ou non son choix. Il est aussi nécessaire « d'adapter » le contenu et la forme des enseignements au profil de chaque candidat.

Le programme européen propose, par exemple, quatre sessions préalables à l'embauche, dans la Somme, le Pas-de-Calais, les Flandres françaises et la Thiérarche-Hainaut, d'une durée 1,5 à 2 mois avec deux semaines de stage (il y en a 12 au total sur l'ensemble de la région couverte). Les prochaines démarrent en février 2022. 

Les objectifs : 

  • « comprendre le fonctionnement d'un bâtiment d'élevage, d'une exploitation agricole et de la filière
  • acquérir les compétences techniques de base en élevage bovin
  • maîtriser les gestes essentiels
  • connaître les règles de sécurité
  • avoir des connaissances anatomiques et comportementales sur les animaux, pour savoir identifier un problème
  • être autonome, organisé et responsable. »

Traite, alimentation, reproduction, contention/manipulation, entretien de la stabulation, la conduite des engins, réglementation... tous les aspects de gestion de troupeau sont étudiés.

Cowform mise aussi sur la promotion du métier de salarié en élevage et poste de nombreuses vidéos sur sa chaîne Youtube comme celle-ci, pour montrer que l'on peut prendre plaisir à l'exercer et avoir des responsabilités :

Source : webinaire "Des partenaires français, wallons et flamands s’associent pour former des salarié.es", organisé par le Centre wallon de recherches agronomiques en octobre dans le cadre du projet Interreg Cowforme.

Réagir à cet article

Sur le même sujet