Il y a douze ans, les OP se constituaient à la suite de la contractualisation. Sans obligation de résultat ni cadre légal de négociation, les premières années de fonctionnement ont permis aux producteurs d’apprendre à travailler ensemble, de se professionnaliser et de poser les bases de relations nouvelles avec leurs clients.
Depuis 2018 et Égalim 1, la mission des OP est de proposer un contrat et un accord-cadre. Leur fondement reste la négociation du prix et du volume. Mais il y a désormais de nouveaux enjeux, d’autres sujets à reprendre en main pour aller chercher de la valeur au bénéfice des producteurs, comme la reconnaissance de leur savoir-faire dans le cadre des démarches RSE (bien-être animal, décarbonation, agriculture régénératrice…) ou de cahier des charges différenciants, à l’image des contrats tripartites co-construits avec les GMS. « Il ne s’agit plus seulement de discuter du prix et du volume, même s’ils restent nos sujets principaux, mais aussi des conditions générales de vente et de se saisir de tous les sujets permettant de valoriser au mieux le lait des producteurs », commente Yohann Serreau, président de l’Unell, OP regroupant 5 200 exploitations livrant à Lactalis.
Vers une massification de l’offre
À l’occasion d’une table ronde à la Maison du lait, les représentants d’OP ont évoqué le besoin d’une organisation plus transversale, sans négliger la verticalité des OP existantes, c’est-à-dire la connaissance des hommes et du terrain. Une forme de massification de l’offre prônée dès l’origine par le réseau FMB. Les tensions sur la ressource laitière et les perspectives de croissance de la consommation estimées entre 1,6 et 2 % par an sont des éléments favorables à la mobilité des éleveurs et une opportunité de peser davantage sur la mise en marché. « Mais cela présente aussi un risque de se concurrencer entre OP, au lieu de mettre en concurrence nos clients. D’où l’importance de se structurer », pointait Yohann Serreau. « Chaque situation étant très spécifique, il paraît difficile de regrouper toutes les OP dans un même réseau. L’essentiel est de créer un cadre d’échange, mais aussi de pouvoir apporter tous les outils dont les OP ont besoin dans leurs missions », estime Loïc Adam, président de France OP Lait, fédération nationale des OP laitières qui en regroupe actuellement 23, sur les 60 existantes. Son entrée au collège producteurs de l’interprofession, en plus des trois sièges déjà dévolus à des représentants d’OP, va dans ce sens.
Présent à cette table ronde, Frédéric Courleux, conseiller politique agricole au Parlement européen, a rappelé que les OP sont un outil majeur de la politique communautaire, dans la limite de 30 % de la collecte nationale et de 4,5 % de la collecte européenne. «La prévalence de la Pac justifie une évolution législative permettant de déroger aux règles du droit à la concurrence. À l’image de la filière fruits & légumes, la reconnaissance des OP offre aussi l’accès à des financements du 1er pilier. À condition de l’inscrire chaque année dans le Plan stratégique national (PSN), ce que n’a pas retenu la France. »
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