Ligne de conduite. Le groupe a payé ses livreurs français 1,5 % de plus que le prix FranceAgriMer entre 2018 et 2023. C’est moins vrai pour la seule année 2023.
Le groupe Savencia a racheté en avril 2023 l’argentin Williner, spécialisé dans les PGC, ce qui monte sa collecte mondiale à plus de 5 Mds de litres. En France, elle s’élève à environ 3 Mds de litres. Le 20 mars, le prix du lait français était au cœur de la réunion financière de l’industriel. Il a réaffirmé sa ligne de conduite : un prix du lait supérieur de 1,5 % à la moyenne française publiée par FranceAgriMer (en 38-32, toutes primes et qualités confondues). « C’est ce que nous avons versé aux producteurs entre 2018 et 2023, pondéré des volumes », affirme Bertrand Salczer, directeur Dairy Europe en charge de la collecte. En 2023, c’est moins vrai pour les organisations de producteurs et coopérative de notre observatoire (environ 30 % de la collecte). Bressor affiche +1,3 %, l’OP ligérienne Les 3 Rivières +0,3 %, FMB Sud-Ouest + 4,3 %, FMB Grand Ouest - 0,7 %, et Ouest’Lait, la plus importante des OP de Sunlait, - 1,3 % (1). « Nous faisons partie de cette Ferme France qui exporte plus de la moitié de ses volumes en Europe et à l’international. Nous avons besoin de compétitivité à la production et à la transformation pour développer ces débouchés, insiste Olivier Delaméa, le directeur général. Accéder à la demande de Sunlait d’un prix supérieur de 20 €/1 000 l au prix FranceAgriMer est impossible. Elle est supérieure à la marge nette que nous dégageons globalement au litre de lait. »
Le groupe respecte la décision du Comité de règlement des différends agricoles et collecte le lait des adhérents de Sunlait jusqu’au 31 octobre 2024. « En parallèle, nous cherchons des solutions pérennes, à des conditions économiques équilibrées. » Les deux interviews en mars dernier de Sophie Godet-Morisseau, directrice des ressources laitières Savencia & Dairy, et de Landry Rivière, président de l'OP Ouest'Lait, ont détaillé les enjeux de cette décision.
Sunlait partage cette vision d’un prix du lait collé aux débouchés et d’une collecte diversifiée, mais ne place pas les curseurs aux mêmes endroits. « Notre ligne est 50 % de la formule du calcul du prix composée de notre prix de revient et 50 % liés aux marchés de l’entreprise », a déclaré Landry Rivière, le 21 mars, à l’assemblée générale de Ouest’Lait. C’est ce que Sunlait défend auprès de ses futurs nouveaux clients. Un accord de principe vient d’être signé avec Maîtres Laitiers du Cotentin pour 65 Ml. À partir du 1er novembre, l’usine de Toulouse devrait recevoir 50 Ml des trois OP adhérentes du Sud-Ouest, celle de Méautis (Manche) 15 Ml de Ouest’Lait. De quoi déshabiller la collecte du Sud-Ouest de Savencia, qui vient de la renforcer de 50 Ml dans le Sud-Ouest grâce aux ex-livreurs de Danone Villecomtal. Cent autres millions de litres sont en négociation avec d’autres laiteries. Sunlait prendra en main la facturation des livraisons. Elle réfléchit à la création d’une SAS ou d’une OP commerciale.
(1) Comparaison à un prix FranceAgriMer non pondéré des volumes.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Des tracteurs canadiens à la conquête de la France et de l’Europe
Simon Huet : « Je gagne plus d'argent à être autonome qu'à être en bio »
Taureaux importés holsteins : des potentiels variés et de haut niveau
Plus de cédants que de repreneurs en élevage laitier : « la balle change de camp ! »
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Cornes absentes ou atypiques ? Signalez-le auprès de l'Onab
Reprendre le contrôle sur les troupeaux à haut niveau cellulaire