Coûts de production en élevage, prix du lait payé au producteur, prix des produits laitiers en magasins, etc. : en trois ans, le référentiel de coûts et de prix a augmenté de 30 % au sein de la filière laitière. Ce qui, avec le ralentissement de l'inflation, pourrait laisser craindre des ciseaux de prix.
« La filière laitière traverse une période délicate : les repère de coûts et de prix ont progressé de l’ordre de 30 % en trois ans à tous les maillons de la filière », souligne l’économiste Benoît Rouyer dans le dernier point de conjoncture du Cniel.
Ce qui pourrait impacter la situation économique des acteurs de la filière si, « dans le contexte actuel de ralentissement de l’inflation, ces évolutions venaient à se déphaser ».
Côté charges, l’Ipampa lait de vacheétait certes en recul de 4 % en novembre 2023 par rapport à novembre 2022, mais il demeurait 26 % au-dessus de son niveau d’il y a trois ans.
Côté prix, les données recueillies par FranceAgriMer indiquaient 433 €/1 000 l pour le lait conventionnel en novembre 2023, soit 6 % sous le niveau de novembre 2022… mais un peu plus de 30 % au-dessus de celui de à fin 2020.
En magasin, les références de prix des produits laitiers (beurre, lait liquide, fromages, yaourts) ont là aussi été « totalement bouleversées en trois ans », avec des hausses allant de 25 à 30 %. Les prix tendent néanmoins à se stabiliser ces derniers mois, avec une inflation qui demeure autour de + 8 à + 9 % sur un an.
Benoît Rouyer revient aussi sur les prix des produits laitiers industriels : à la mi-janvier, le beurre continuait sa progression (+ 800 €/t en quatre mois) tandis que la poudre maigre marquait le pas (- 250 €/t).
La production laitière est toujours aussi peu dynamique dans les grands bassins exportateurs : stable sur douze mois aux États-Unis et dans l’Union européenne, + 1 % en Nouvelle-Zélande. En France, le recul de 3 % observé sur 2023 se poursuit début 2024.
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