Bloqué dans des discussions avec l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell), l'industriel a annoncé samedi qu'il augmentait son prix pour janvier de 15 euros, le faisant passer de 405 à 420 1 000 litres, et le fixait également à ce prix pour février. « Cet effort correspond à 15 € de plus que la formule contractuelle Unell-Lactalis », insistait le groupe laitier.
« Le niveau de prix à 420 €/1 000 l annoncé par Lactalis reste clairement insuffisant au regard des besoins des éleveurs. Il s'agit par ailleurs d'un des prix les moins disant de la filière lait en France pour ce début d'année », a réagi Yohann Serreau, président de l'Unell. « Nous ne refusons pas une augmentation du prix du lait. Bien au contraire, c'est ce à quoi nous œuvrons depuis plusieurs semaines », a-t-il plaidé.
L'Unell, qui fédère 11 organisations de producteurs et 5 200 éleveurs, indique qu'elle « ne peut pas accepter un tel niveau de prix alors qu'elle a proposé un compromis avec la reconduction du prix moyen 2023 sur le premier trimestre 2024 (soit 429 €/1 000l) pour rétablir un climat de confiance ».
Une médiation entre Lactalis et les producteurs, lancée le 29 janvier, se poursuit, ajoute-t-elle. Mi-janvier, avant que les mobilisations nationales d'agriculteurs ne réclament entre autres de meilleurs revenus, des producteurs de lait avaient manifesté devant plusieurs sites Lactalis de l'ouest de la France pour dénoncer le prix de 405 euros pour 1 000 litres (soit 40 centimes le litre), fixé selon eux unilatéralement par le groupe et qui « ne tient pas compte du tout de la loi Egalim » qui prévoit « de la négociation et de l'intégration des coûts de production du lait sorti de nos fermes ».
Pour calmer la colère des agriculteurs, le Premier ministre Gabriel Attal a promis jeudi un « renforcement » de la loi Egalim, avec des « contrôles massifs » sur les industriels et les distributeurs, ainsi que des sanctions contre ceux qui ne respecteraient pas cette loi.
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