À Versailles, les agriculteurs de la FNSEA/JA veulent interpeler Emmanuel Macron

Une centaine d'agriculteurs sont venus de toute l'Ile-de-France pour manifester contre l'accord UE-Mercour à Versailles le 26 septembre.
Une centaine d'agriculteurs sont venus de toute l'Ile-de-France pour manifester contre l'accord UE-Mercour à Versailles, le 26 septembre. (©Terre-net Média)

Répondant à l’appel à mobilisation de la FNSEA, les agriculteurs se mobilisent le 26 septembre sur l’ensemble du territoire contre l’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, dénonçant plus globalement la concurrence déloyale et le manque de vision pour l’agriculture. En Île-de-France, c’est à Versailles que les tracteurs se sont réunis pour rappeler les « révoltes paysannes » et attirer l’attention du chef de l’État, qui a la main sur les sujets internationaux.

Après quelques actions le 25 septembre, la FNSEA et Jeunes agriculteurs poursuivent et intensifient leurs mobilisations d'agriculteurs ce 26 septembre, pour dénoncer les importations qui ne respectent pas les normes de production françaises. Des actions d’envergure diverse sont prévues sur une grande partie du territoire : blocages de ronds-points, échanges avec les consommateurs, messages devant les préfectures, actions coup de poing dans les grandes surfaces, ou encore rencontre avec les députés.

Une banderole déployée devant la place d'Armes du château de Versailles.
Une banderole déployée devant la place d'Armes du château de Versailles. (© Terre-net Média)

En Île-de-France, une centaine d’agriculteurs se sont symboliquement réunis sur la place d’Armes, devant le château de Versailles, en clin d’œil à la Révolution française. L’objectif est en effet « d’attirer l’attention du chef de l’État », comme l’a rappelé le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, présent à la mobilisation. « Sur tous les sujets internationaux, les choses avancent mais dans le mauvais sens », déplore-t-il. Or ces questions-là, les accords de libre-échange, les relations avec les États-Unis, le poids de la France en Europe, l’Ukraine, font partie « du domaine réservé du président de la République », explique Arnaud Rousseau.

Mercosur, Ukraine, la concurrence déloyale, « c’est non ! »

L’accord entre l’UE et les pays du Mercosur entretient particulièrement la colère. « On nous dit que l’accord va être favorable à l’Europe, alors qu’on va importer du Brésil des poulets aux hormones, de la viande bovine à l’oestradiol », dénonce le président de la FNSEA pour qui commercer avec le reste du monde n’est pas un problème, « mais on ne peut pas le faire si la règle demandée aux producteurs français n’est pas exigée aussi pour les produits qui rentrent sur le territoire ». « Cette concurrence déloyale qui ne respecte aucun de nos standards, c’est non ! », insiste-t-il, debout sur les bottes de paille.

Arnaud Rousseau lors de la mobilisation FNSEA-JA le 26 septembre à Versailles.
Arnaud Rousseau lors de la mobilisation FNSEA-JA le 26 septembre, à Versailles. (© Terre-net Média)

« L’Europe doit cesser d’être naïve »

Le président de la FNSEA espère, sur le Mercosur, que le chef de l’État travaillera à réunir une minorité de blocage au niveau européen pour s’opposer à l’accord. Mais il incite également ses troupes à rencontrer les eurodéputés. « Allez les voir, demandez-leur de se positionner clairement, est-ce que l’on peut continuer à importer des produits qui ne respectent pas nos standards, alors que l’on sort d’un été au cours duquel beaucoup de Français ont dit leurs inquiétudes quant à la qualité de l’alimentation », demande-t-il.

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Alors que « la géopolitique se réarme » à l’image des mesures douanières prises par les États-Unis ou par la Chine, l’Europe « doit cesser d'être naïve » et défendre davantage son agriculture, estime-t-il. La nouvelle proposition pour la Pac post-2027, avec un budget en baisse de près de 20 %, inquiète fortement, alors « c’est la colonne vertébrale de l’Union européenne », rappelle Arnaud Rousseau.

Pour le président de la FNSEA, il devient urgent d’entendre la vision d’Emmanuel Macron sur l’agriculture, alors que ce dernier s’est engagé à plusieurs reprises à prendre la parole pour redonner un cap. Une vision particulièrement importante pour assurer l’avenir du secteur agricole. « Comment inciter les jeunes à s’installer si la qualité de l’agriculture française, on ne peut pas la garantir économiquement ? », déplore un jeune agriculteur présent à la mobilisation.

En parallèle, la FNSEA a demandé à être reçue « rapidement » par le Premier ministre. Et « si à l’automne, nous avons besoin de nous remobiliser pour que notre secteur ne soit pas un secteur qui s’affaiblisse, se paupérise, qu’on abandonne, nous reviendrons ! », prévient Arnaud Rousseau.

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