Le compte n’y est pas. Cette phrase résume bien l’état d’esprit des livreurs de Danone vis-à-vis de l’industriel (620 Ml). Le prix de base moyen des 12 derniers mois (octobre 2024-septembre 2025) ne dépasse pas les 460 €/1 000 l. Selon notre observatoire, le plus bas est en Haute-Normandie à 451,94 €/1 000 l, le plus haut dans le Nord à 457,90 €. Le prix 12 mois de Lactalis-Unell s’étale, lui, entre 465 € et 470 €, prime tank comprise (465,52 € en Basse-Normandie, 469,55 € en Bretagne-Pays de la Loire, 470,36 € dans le Grand Est). Les « Danone » galèrent depuis trois ans à faire coller leur prix de base à l’évolution favorable des marchés. La faute notamment à la formule de calcul contractuelle que le groupe a signée avec chacune des cinq OP. Elle intègre près de 50 % de coûts de production (prix de revient). Le hic, c’est que leur montant recule depuis deux ans : selon les OP, entre 5 € et 10 €/1 000 l de janvier à décembre 2024 et entre 1 € et 5,50 € de janvier à septembre 2025.
Le produit viande grève le prix de revient
Des euros échappent aux mains des producteurs Danone à cause de la baisse des prix des aliments et de l’énergie mais aussi à cause du produit viande de l’atelier qui est boosté par le prix de vente des animaux. Il n’a jamais été aussi élevé. Cela inquiète l’ensemble des livreurs des industriels privés. « Ce que nous donne Bigard est repris par les laiteries », a résumé l’un d’entre eux croisé au Space de Rennes mi-septembre. Le prix de revient publié par le Cniel le 18 septembre affiche une hausse de 21 €/1 000 l en zones de plaine et de montagne, à respectivement 491 € et 587 €. De quoi donner du grain à moudre aux OP Danone pour leurs discussions en cours sur le renouvellement de leur contrat.
La grogne monte en Haute-Normandie
C’est en fait la confusion qui prime chez leurs adhérents. Ceux que L’éleveur laitier a interviewés expriment leur incompréhension devant les volte-face tous les trois à quatre ans du groupe mondial. « Danone nous a demandé de produire moins. Aujourd’hui, il veut augmenter sa collecte de 100 Ml, voire plus, sans nous encourager par un meilleur prix de base », soupire l’un d’eux. En Haute- Normandie, la grogne se fait plus insistante. Interrogés par leur OP Caplait, 66 % d’entre eux se disent favorables à une dénonciation de leur contrat d’application individuelle. L’annonce d’un projet de contrat de 50 Ml avec la SAS Ouest’Lait Prod (Ille-et-Vilaine et Manche) pour cinq ans à partir du 1er juillet 2026 accroît leur perplexité. « La formule de prix contractuelle que nous avons élaborée avec Danone correspond à ce que nous avons essayé de construire avec Savencia », indique Benoît Hardy, le nouveau président de l’OP Ouest’Lait qui détient à 100 % la SAS. « Notre volonté est un prix du marché “plus”. » L’organisation de producteurs diversifie ses débouchés. Ses 430 adhérents sont aujourd’hui en contrat individuel avec Savencia, en dehors de tout contrat-cadre puisqu’il a pris fin le 31 octobre 2024, à la suite de sa dénonciation par l’industriel.
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