Thomas Tessier ne croit pas au redressement de la collecte laitière fin 2022, prévu par la Commission européenne. « Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, ou plutôt lire ! (...) », s'exclame-t-il.
Faut plutôt s'attendre à une baisse !
Jacques Le Pogam est plus radical. « Faut plutôt s'attendre à une baisse de 10 %, surtout si le prix de la viande augmente », estime-t-il.
Vu le prix des intrants...
Clément Gilles est aussi dubitatif : « Avec du soja sous contrat que l'on n'est pas sûr d'avoir, pas certain que la production laitière soit au beau fixe. »
Leculdoson Cou est du même avis, avançant un autre argument : « Comment la collecte laitière peut-elle se redresser, avec un prix du blé qui va dépasser celui du lait ? Si les producteurs étaient mieux payés, les génisses pleines seraient plus chères que les vaches laitières de réformes (...). »
« Le lait est bien payé actuellement, on n'a pas à se plaindre », juge pour sa part Jean-Baptiste Poncin.
Ne pas regarder les prix, mais la marge !!
« Sauf que tout a flambé en parallèle : fioul, engrais, électricité, alimentation animale, produits phytos, etc. », rétorque Sylvain Costes.
Florian Fraysse enchaîne, à destination de @Jean-Baptiste Poncin : « Tu rigoles ?? 200 euros d'augmentation pour l'aliment en un an, le blé multiplié par 2, l'engrais x 3 !! Ce ne sont pas les prix qu'il faut regarder, c'est la marge !!! »
... celui du lait
« Comme il y a toujours un effet retard question rémunération des éleveurs, les industriels penseront à augmenter le prix du lait quand la crise aura fait beaucoup de dégâts chez les producteurs (...) », ajoute Régis Dumas.
« Sans hausse du prix du lait, renchérit Philippe Tual, ça va être très dur dans les mois à venir au niveau des charges alimentaires en élevage ».
Sans hausse, ça va être très dur dans les mois à venir...
« Faut faire comme nos anciens, produire l'alimentation de ses bêtes pour être le plus autonome possible, conseille Jean-Baptiste Poncin. Quant aux engrais chimiques, il suffit juste d'en mettre où c'est nécessaire, et apporter du fumier ou lisier ailleurs. »
« On essaie d'être le plus autonome possible !!, répond Florian Fraysse. Mais avec 40 ha et 45 VL, quand tu as une maison et une stabu à payer, faut que ça crache !!! »
Et les départs en retraite massifs
« (...) Normalement, les éleveurs en fin de carrière n'ont plus ce genre de remboursement, donc ils seront tentés de ralentir la production, fait remarquer Leculdoson Cou.
« Encore 5 ans et après je baisserai. Mais là, à 35 ans, faut rembourser un peu et mettre de côté avant de pouvoir ralentir », insiste Florian Fraysse.
« Dans 3 ans, je pourrai lever le pied et j'en aurai 50 ! », réplique Leculdoson Cou.
« Après toutes ces années à être payés sous le prix de revient, les éleveurs n'ont plus de trésorerie », conclut steph72.