Après deux années biberonnées aux cours élevés des produits industriels, les prix du lait du quatrième trimestre vont entamer une courbe inverse, qui a débuté pour certains en septembre. Les producteurs se préparent à en négocier la pente.
Il ne faut pas s’attendre à ce que les prix du lait de novembre et décembre continuent de progresser. Ceux de septembre et octobre sont le plafond de cette fin d’année. Depuis début août, la tonne de beurre a perdu de l’ordre de 1 000 € à 1 800 € (respectivement en facturation et en Spot), la tonne de poudre de 250 € à 900 € (lait écrémé et 26 % de matière grasse). Cette chute aura obligatoirement une incidence sur les prix de base de novembre et décembre. Cela se fera par palier. Les industriels, qu’ils soient coopératifs ou privés, et les OP utilisent les cotations des mois précédents pour fixer le prix mensuel.
Eurial à 450€ en novembre
Le prix de base de novembre sera calculé sur les cours de septembre, qui enregistrent un recul de 3 % à 15 % par rapport à août, selon les produits industriels.
Cela laisse entrevoir une baisse du prix de base autour des 15 €/1 000 l par les entreprises au mix-produit décliné pour un tiers en beurre-poudre. Celle de décembre risque d’être supérieure si le seul angle d’attaque est l’évolution des marchés. Les producteurs devront faire valoir l’avantage compétitif à l’export qu’elles ont tiré jusque-là d’un prix du lait français plus faible de 50 €/1 000 l par rapport aux Allemands.
Lactalis et l’Unell se rencontrent une nouvelle fois ce vendredi 31 octobre (prix de base France de 464,03 € en octobre). Sodiaal n’a pas attendu. Fin septembre, le groupe coopératif l’a directement baissé de 30 €, à 450 € pour octobre et novembre. Eurial le suit. La branche lait d'Agrial a annoncé aujourd'hui 450€ pour le mois de novembre en Bretagne - Pays de la Loire et Haute-Normandie (-20€), 445,62€ en Basse-Normandie et 450,3€ dans le Grand Est (Coopérative des Côtes d'Or).
Le GIE Avesnois Lait marqueur de la conjoncture
Dans ce contexte volatile, L’Éleveur laitier suit le GIE Avesnois Lait (Nord) plus attentivement en 2025. Il approvisionne Solarec, filiale de la coopérative belge La Laiterie des Ardennes, très connectée aux commodités. Régulièrement dans le top 5 des prix mensuels de notre observatoire grâce à un prix de base d’au moins 500 €/1 000 l, en septembre, elle devient dernière du classement de notre top 5. Les 447,23 € en qualité 42/33, super A et prime froid comprise sont pénalisés par les 430 € de prix de base (-40 € par rapport à août). Sa voisine Laitnaa lui emboîte le pas sur le quatrième trimestre. En septembre, la coopérative de collecte axonaise est avant-dernière de notre classement (478,23 €).
À l’opposé, Savencia et sa relation compliquée avec les producteurs donnent un avantage à ces derniers. Deux OP sont dans le top 5 (voir ci-dessus) : l’OP Les 3 Rivières, grâce à un accord à 493 € de prix de base sur le second semestre, et l’APLBG, qui est encore pour quelques mois sous perfusion du calcul établi en 2024. Quant au numéro un mensuel Triballat-Rians via ses 529,80 €, il enregistre un écart de 82,57 € avec le GIE Avesnois Lait.
Prix bio : l’écart va se creuser
Le recul des prix du lait conventionnel devrait non pas redonner des couleurs aux prix bio, mais creuser l’écart entre les deux. Ces trois dernières années l’ont quelque peu amputé, décourageant les producteurs bio et provoquant des décertifications.
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