Robot de traite et logettes matelas : ils ont investi 500 000 € pour gagner en qualité de vie

Famille Métayer devant le robot de traite du GAEC de Roc'h Avel
Au Gaec Roc'h Avel, le robot de traite remplace la salle de traite depuis le mois de septembre 2024. (©Guillaume Métayer)

Au Gaec Roc’h Avel à Rougé (44), la famille Métayer a investi pour le confort des vaches et des associés. Un robot de traite a été installé au cœur de la stabulation, et les logettes paillées ont laissé place aux logettes matelas farine de paille. Les éleveurs sont formels, « on ne reviendrait pas en arrière ! »

Au Gaec Roc’h Avel, dans le département de la Loire-Atlantique, les Montbéliardes de Guillaume et Chantal Métayer s’apprêtent à passer un second hiver dans leur nouvelle demeure. Après 8 ans de réflexion et de remise en question, le projet a pris forme. « C’était mon projet d’installation, on a visité pas mal de fermes pour savoir ce qu’on voulait et ce qu’on ne voulait pas », explique Guillaume, l’un des associés. Les nouvelles installations permettent un gain quotidien de 4 heures environ, — 2 heures de traite et quasiment autant de nettoyage-.

Un investissement qui change la vie

Auparavant en salle de traite 2*5 pour 90 vaches laitières, l’astreinte était de 2h30 matin et soir. « Il fallait être trois raconte l’éleveur, ma mère était à la traite, moi aux logettes et mon père rabotait ».

Depuis septembre 2024, la stabulation a pris une tout autre envergure : des logettes matelas avec farine de paille remplacent les logettes paillées, et un robot de traite a succédé à la salle de traite installée depuis 20 ans.

Pendant les travaux, de mars à septembre 2024, les vaches étaient constamment en extérieur. « Elles passaient en salle de traite et elles allaient directement dehors, se souvient l’éleveur, parce qu’il n’y avait plus rien dans le bâtiment. On soignait et on alimentait en pâture ».

Guillaume est catégorique, « ces changements permettent d’améliorer les conditions de travail et de se dégager du temps ». Il est installé depuis 10 ans sur la ferme familiale, son père est en retraite depuis peu, et sa mère sera sur le départ à moyen terme.

« On a fait les comptes et embaucher un salarié coûtait autant que les travaux, alors qu’un salarié ça fait 35h et le robot tourne tout le temps, donc le choix était vite fait ». L’investissement total s’est élevé à 500 000 €, comprenant le robot, l’aménagement intérieur du bâtiment, le béton, les logettes, et les fournitures telles que les abreuvoirs et luminaires.

Pour ce qui est de l’organisation du travail depuis les nouvelles installations ; Guillaume s’occupe de l’alimentation et des veaux pendant que sa mère est au robot et aux logettes. Le week-end, ils alternent chacun leur tour, « on met un peu plus de temps parce qu’on est tout seul mais on est libre un week-end sur deux. Alors qu’avant il n’y avait pas de distinction entre semaine et week-end, on était tout le temps à trois ».

Avec trois enfants âgés de 4 à 8 ans, et sa compagne qui travaille à l’extérieur « c’était plus compliqué pour m’occuper des enfants le matin quand on était en salle de traite, on ne peut pas partir quand on est en route, sourit-il. Alors que maintenant c’est plus simple ». L’éleveur a gagné en souplesse de travail, « on arrange les heures comme on veut, du moment que le travail est fait ».

« On ne reviendrait pas en arrière »

Grand adepte des concours d’animaux, Guillaume se sent plus serein quand il quitte l’exploitation pour quelques jours. « Je me sens plus léger de laisser ma mère avec le robot de traite qu’à l’époque où nous étions en salle de traite ».

Les enfants aussi se prennent au jeu, « ils perçoivent sûrement moins l’activité laitière comme une contrainte », confie l’éleveur. « Maintenant ils aiment bien regarder sur l’ordinateur du robot, et parfois il y en a un qui fait les logettes, pendant que l’autre fait le taxi lait », sourit-il. Contrairement aux idées reçues, Guillaume se sent plus proche de ses vaches qu’avant, « le troupeau est beaucoup plus calme. Quand on se promène dans le bâtiment, elles savent qu’on va en chercher une, pas tout le monde comme en salle de traite », explique l’éleveur.

Aussi, l’éleveur accompagne plus facilement ses enfants au foot le samedi, « alors ils sont super contents, et puis ça aide aussi pour les dimanches matin difficiles », plaisante-t-il.

Il l’assure « On ne reviendrait pas en arrière ! C’est plus de temps en famille et c’est plus facile de participer aux concours ».

Un robot a succédé à la salle de traite

Le troupeau laitier a été revu à la baisse au passage en robot, passant de 90 vaches laitières à 70. « L’objectif c’était d’optimiser le robot et de faire le lait qu’on peut sur une stalle », explique Guillaume. Les éleveurs se sont résolus à diminuer le cheptel parce que la mise en place d'une deuxième stalle aurait nécessité d’agrandir le bâtiment. Aussi, l’objectif n’était pas d’augmenter « parce que mes deux parents seront bientôt en retraite, et je serais tout seul d’ici un an, un an et demi », précise-t-il.

Pour la mise en route du robot, « les techniciens Lely recommandent de fonctionner par lots la première semaine », raconte l’éleveur. Au bout d’un mois, les vaches allaient à la traite en autonomie. « Et puis maintenant, il n’y a plus que les génisses à habituer, mais ça c’est normal », glisse-t-il.

« On a gagné entre 6 et 7 kg de lait par vache depuis le robot »

Dans le système précédent, les vaches recevaient une ration complète à l’auge. Désormais, elles sont complémentées en fonction de leur production au Dac du robot. Avec une fréquence de traite supérieure à la traite classique -avec un taux de fréquentation de 2,8 traites par jour en moyenne-, Guillaume déclare « on a gagné entre 6 et 7 kg de lait par vache depuis le robot ».

Fini les logettes paillées

Les logettes paillées ont laissé place aux matelas avec farine de paille, et un aspirateur à lisier nettoie l’aire d’exercice. « Ça nous permet un gain de temps d’1h30 par jour car il n’y a plus à raboter, pailler, et racler lance l’éleveur. Maintenant on met trois seaux de farine donc ça nous prend plus qu’une vingtaine de minutes de faire les logettes ».

Pour l’heure, la farine de paille est achetée en big-bags d’une tonne. À l’avenir, l’objectif serait d’utiliser la paille de l’exploitation. « Pour le collector, les fibres de paille ne doivent pas faire plus de 3 mm, alors il faudrait la broyer, mais suffisamment finement ».

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,55 €/kg net +0,02
Vaches, charolaises, R= France 7,34 €/kg net =
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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