
Il existe plusieurs pistes pour gagner du temps en élevage laitier, nécessitant plus ou moins d'investissement. La bonne solution est celle qui correspond à ses besoins, la question à se poser est : « Qu’est-ce ce qui me pèse le plus ? Est-ce plutôt le temps passé ou plutôt les charges à porter ? »
Main d’œuvre, manque de temps, astreinte… Le sujet peut être abordé dans tous les sens, c’est un problème majeur en élevage laitier. Quelles solutions alors ? Le salariat est une piste, mais dans de nombreuses régions, trouver ne serait-ce qu’un candidat est compliqué. Et la situation va durer...
Réduire la voilure, arrêter : ces solutions sont possibles uniquement si les charges fixes sont réduites, ou tendent à se réduire fortement dans les mois à venir. C’est assez rarement le cas.
Automatiser, robotiser ? Quelles sont les bonnes options ?
Une autre solution est de revoir l’organisation, simplifier. Pour voir un vrai effet « temps », il faut vraiment bouger les lignes. Il n’y a pas de solutions uniques. Mais en allant voir à droite et à gauche, entre petites astuces et vrais choix stratégiques, on peut gagner du temps au quotidien.
Cinq pistes pour gagner du temps sur les vaches laitières
Le raclage
Il faut compter entre 30 à 45 min par jour pour deux passages de racleur au tracteur. C’est nettement plus si les surfaces d’aire d’exercice sont importantes et/ou mal agencées, après des agrandissements successifs par exemple. L’investissement dépasse les 15 000 € (entre 25 000 € et 35 000 €), mais c’est probablement un des postes où le retour sur investissement est le plus intéressant : gain en temps d’astreinte et en confort, pour le dos. Le nettoyage des logettes est aussi un des postes automatisables.

Préserver son dos et ses épaules
En distribuant tous les concentrés à l’auge, on dépasse rapidement les 500 kg par jour pour 100 vaches, en hiver. Il faut ensuite ajouter les génisses, les veaux… Une simple vis sans fin peut être installée sur un silo pour charger dans un godet désileur ou une mélangeuse. Le boitier de commande est actionné de la cabine sans descendre du tracteur. Sans mélangeuse, l’installation d’un DAC est une solution sans avoir à modifier le système fourrager.

Circulation des vaches
Au-delà du confort pour les vaches, une exploitation bien agencée, c’est aussi un vrai gain de temps pour l'éleveur. Du champ à la stabulation, dans la stabulation, pour croiser les circuits animaux et le circuit tracteur... « Le plus long n’est pas de distribuer mais d’ouvrir, pousser les vaches et refermer les barrières sans arrêt, avant puis après », témoigne un éleveur.
En extérieur, il existe des aides à la réalisation de chemins (à voir avec votre conseiller bâtiment). En bâtiment, pour des zones avec des entrées sorties régulières, il est possible d’installer des barrières automatiques sur télécommande, actionnées du tracteur. Les barrières verticales sont intéressantes dans ces aires de circulation. Les passages canadiens sont aussi une solution.
Repousser la ration
La première solution est d’avancer la barre au garrot ou d'incliner les cornadis pour que les vaches viennent manger plus loin sur l’auge (il y aura moins à repousser).

La solution ultime est le robot repousse fourrage. L’investissement peut sembler important, mais il passe plusieurs fois par jour, réduit le temps et la charge physique. Il existe aussi une multitude d’alternatives, en bricolage maison ou non : lame devant le tracteur, devant un quad…
Détecteurs de chaleurs
Ces outils facilitent la détection et le suivi des chaleurs, avec la conservation de l’historique des chaleurs. Dans des bâtiments parfois un peu chargés, surtout coté génisses, l’expression des chaleurs est plus courte, moins marquée, et leur détection plus difficile. Le retour sur investissement est rapide, entre 1 et 3 ans. Mais c’est surtout le confort de travail et le gain de temps qui sont appréciés.
Gagner du temps sur l'élevage des veaux
Passer à un repas de lait par jour
Si la priorité est de réduire l’astreinte, distribuer le lait une fois par jour, pour les veaux au-delà de la première semaine, est un moyen d’alléger le travail. C’est possible en poudre de lait mais aussi en lait entier. La distribution se fait en général le matin mais c’est aussi possible le soir (en poudre de lait, elle peut aussi se faire avant la traite).
Avec un seul repas, il y a une légère perte de croissance entre 0 et 2 mois, quoique pas toujours. Les veaux sont capables de récupérer cette croissance ensuite, entre 2 et 6 mois. Les génisses compensent en consommant plus de concentrés, et plus jeunes. La qualité des fourrages est essentielle, tout comme l’accès aux concentrés (attention à la concurrence entre veaux).
Dans cette routine, il reste au final très peu de veaux à faire boire le soir. Pour un troupeau de 100 vaches en vêlages étalés, c’est 1 à 4 veaux.
Élever moins de génisses
Temps potentiellement gagné : 15 minutes par jour, investissement : 0 €.
Moins de génisses, c’est un peu moins de temps tous les jours... Sur les veaux, le gain se fait surtout ressentir sur le temps de distribution du lait. Avec des cases moins chargées, le paillage peut se faire 1 à 2 fois par semaine et non plus tous les jours, en particulier sur les génisses de plus d’1 an.
Avec des nurseries très chargées, c’est aussi un moyen de réduire la pression sanitaire. Nous observons moins de diarrhées moins de toux… Des veaux en bonne santé c’est un vrai gain de temps. « Quel plaisir de s’occuper des veaux quand ça roule. Mais quelle galère quand ça dérape… »
Ne plus porter de seaux de lait

En élevage laitier, les épaules et le dos sont les principales parties du corps à être éprouvées, que ce soit à la traite, pour porter des seaux, racler les logettes, pailler... Avec 100 vaches, il y a toujours 10 à 15 veaux au lait, soit 40 à 50 l de lait le matin (voire le soir). C’est 100 kg par jour, en plus du reste.
Le DAL est une solution. Il nécessite un investissement de 20 000 à 25 000 €. Il faut ensuite gérer la concurrence entre les plus gros et les plus petits veaux et surtout bien maîtriser la partie sanitaire.
L’autre option est de choisir un taxi lait. L’investissement s’élève à 12 000 - 15 000 €. C’est un vrai confort de travail. Il règle beaucoup de contraintes : plus de seaux à porter (ou juste les seaux pour le remplir), les veaux ont toujours la même quantité quelle que soit la personne qui distribue, la température est régulée. Avec de la poudre de lait, la distribution peut se faire avant la traite.
Pousser les murs de la nurserie
Les nurseries sont souvent trop petites. Il faut pourtant de la place, de l’espace et des longueurs pour éviter les manœuvres ! « Ça nécessite un peu de pratique pour faire des slaloms avec le taxi lait. » Il faut aussi prévoir un espace pour laver et égoutter les seaux.
L'une des solutions est de passer une partie du lot en niches extérieures. Prévoir un auvent pour la personne qui distribue, c’est plus confortable en plein hiver. Investissement : 5 000 à 15 000 €, temps potentiellement gagné : 15 min par jour.

Passer en vaches nourrices
Principalement pratiquée en élevage en production biologique, cette option ne règle pas tous les problèmes, mais solutionne la question du temps. Il est gagné sur la préparation et la distribution du lait : environ 30-40 min par pour un investissement de 0 à 5 000 € (si on aménage une case dédiée). La gestion du sevrage reste plus délicate. Les veaux sont parfois plus rétifs.
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