Les grands groupes laitiers ont versé l’an passé entre 454 € et 471 €/1 000 l, selon notre observatoire. Les producteurs veulent au moins aussi bien cette année. Lactalis-Unell et Sodiaal viennent de fixer les prix de septembre et octobre.
Le prix du lait 2024 restera-t-il au même niveau qu’en 2023 ? L’an passé, en Bretagne-Pays de la Loire, les grands groupes ont payé le lait entre 454 € (Lactalis) et 471 €/1 000 l (Sodiaal). Des prix jamais atteints jusque-là par les leaders. Sur les huit premiers mois de cette année, ils sont en retard de 9 € (Lactalis et Sodiaal) à 16 € (Eurial), selon l’observatoire du prix du lait de L’Éleveur laitier. Précision : ces évolutions ne sont pas le seul reflet des prix de base. Ils intègrent les primes et ristournes versées par les entreprises.
L’Unell sereine
Les producteurs ont désormais les yeux rivés sur les perspectives de marché de la fin d’année. Ils croisent les doigts pour maintenir le niveau de 2023. L’association d’OP Unell, qui est la principale interlocutrice de Lactalis, se dit optimiste. « Le prix moyen 2024 devrait être identique, voire légèrement supérieur, estime Yohann Serreau, son président. Les prix de base des derniers mois rattraperont le retard pris en début d’année. » C’est pour l’instant ce qui se passe. L’Unell et Lactalis viennent de s’accorder sur les prix de base France de septembre et octobre : 436 € et 444 €. Sur les dix premiers mois 2024, l’écart de prix n’est plus que de 4 €/1 000 l par rapport à la même période de 2023. La part plus importante du prix de revient des producteurs dans la formule Lactalis-Unell (38,5 %, contre 25 % jusqu’en avril 2024), ce prix de revient monté à 475 €/1 000 l (+ 15 €/1 000 l) et l’augmentation continue du prix allemand jouent en faveur des livreurs de Lactalis. La consommation des produits laitiers globalement stable en France et les cotations des produits industriels plutôt stationnaires (élevées pour le beurre et basses pour la poudre) confortent l’analyse de l’Unell.
Sodiaal : 445 € en septembre et octobre
Sodiaal a également annoncé ses prix de septembre et octobre : 445 €/1 000 l dont 10 € de saisonnalité. L’écart par rapport à la même période de 2023 est supérieur à celui du Lavallois : 10 €/1 000 l sur le prix de base et 7,25 € en prix moyen payé dans l’observatoire. Mais ce dernier a près de 14 € d’avance sur celui du concurrent mayennais.
Chez Eurial, le discours est plus prudent. Contrairement aux deux autres leaders, le groupe coopératif a uniquement publié le prix de septembre : 445 € en référence Bretagne-Pays de la Loire. Il l’augmente de 5 € chaque mois depuis juin.
Selon notre observatoire, il faudrait poursuivre avec + 3 € en octobre, novembre et décembre pour atteindre le prix de base 2023. « Nous nous battons pour être au rendez-vous en fin d’année », assure Pascal Le Brun, président de la branche lait d’Agrial.
Le poison de l’indicateur beurre-poudre
La seule épine dans le pied des producteurs – et elle est de taille – est le calcul de la valorisation beurre-poudre. Faute d’accord interprofessionnel sur la définition du coût de fabrication des ingrédients, la publication de l’indicateur du Cniel reste suspendue. Ce qui handicape les discussions entre les OP et les industriels. Le collège producteurs conteste les 139,8 €/1 000 l obtenus à partir des informations transmises par les entreprises. Lactalis et l’Unell s’en sont d’ailleurs écartés en appliquant un coût de 116 €, soit un plus de 7 € sur le prix du lait du Lavallois. « Les discussions interprofessionnelles reprennent en septembre sur le sujet, indique Pascal Le Brun, qui est aussi président du Cniel. Définir un point zéro de coût de fabrication sur lequel seraient appliqués des indices, tels que la main-d’œuvre et le prix de l’énergie, est une piste. La difficulté est de définir ce point zéro. »
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