Le syndicat agricole Modef a demandé mercredi l'activation d'un fonds d'aide français et d'une réserve de crise européenne pour aider les éleveurs confrontés à la sécheresse, et a souhaité l'arrêt de « la spéculation » sur les prix de la paille et du foin.
Dans un communiqué, le Modef a demandé l'activation du fonds national de gestion des risques agricoles (FNGRA) pour indemniser les éleveurs exposés aux dégâts de la sécheresse, et le déclenchement de la réserve de crise agricole issue de la politique agricole commune (Pac) d'un montant de 478 millions d'euros.
Dans le texte signé de son président national Pierre Thomas, le syndicat s'insurge également contre la flambée des prix de la paille et du foin cet été, « atteignant des prix records jusqu'à 160 euros la tonne pour la paille » et demande l'instauration de prix plafond à 75 euros la tonne (transport intégré) pour la paille et 90 euros la tonne pour le foin « afin de stopper la spéculation sur la paille et le foin ».
Beaucoup d'éleveurs sont contraints d'acheter de la paille et du foin car ils en manquent pour leur bétail, les prairies étant grillées par la sécheresse qui sévit depuis le printemps dans une grande partie de la France. Beaucoup d'entre eux ont déjà commencé à nourrir leurs animaux avec le foin engrangé au printemps, théoriquement pour leur permettre de passer l'hiver.
« Les éleveurs demandent à leurs collègues céréaliers de la solidarité en réservant une quantité de paille pour pouvoir les fournir », ils espèrent aussi la « gratuité des péages autoroutiers pour le transport de la paille », indique le Modef, quatrième syndicat agricole derrière la FNSEA, la Coordination rurale et la Confédération paysanne.
Au passage, le syndicat s'insurge contre « les cultures agricoles dédiées à la méthanisation », ou production de gaz et d'énergie via la biomasse agricole, des techniques en plein développement. « Malheureusement, la paille est utilisée à d'autres fins que l'élevage, notamment comme combustible dans la méthanisation », souligne le texte.
« Il faut abandonner la production d'énergie à partir de produits agricoles, qui sont destinés à l'alimentation humaine et animale », affirme le Modef, « scandalisé » que certaines cultures soient consacrées au développement énergétique. « L'utilisation de ces cultures met en péril la souveraineté alimentaire », fait valoir le syndicat.
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