Le géant Lactalis marche sur des œufs

Article réservé aux abonnés.

Jean-Marc Bernier directeur général de Lactalis France lors d'une présentation
Jean-Marc Bernier, directeur général de Lactalis France a assuré lors d'une conférence de presse le 15 septembre qu'il n'y a pas de nouvelles restructurations prévues après celle annoncée le 25 septembre 2024. (© C.Hue)

Préserver la collecte autour de ses usines tout en assurant un prix du lait qu’il juge acceptable pour lui et les producteurs, c’est l’équation à laquelle travaille Lactalis.

La collecte estivale plus élevée que prévu et la crispation des marchés chahutent les industriels et en premier lieu 5 milliards (Md) de litres de lait de ­Lactalis.

Les négociations sur le prix du lait des prochains mois s’annoncent plus dures entre les producteurs et les transformateurs. « Les discussions sur le prix du lait montent en tension mais depuis six mois, avant les prémices de la baisse des marchés », précise Yohann Serreau, président de l’association d’OP Unell. « Les accords que nous avons signés sont pour l’instant respectés. Ils doivent continuer de l’être », avertit-il.

Prix du lait dans le top 10

Lactalis remet en cause les 116 €/1 000 l de coûts de fabrication des beurres-poudres convenus en médiation. « Les éléments que Lactalis apportent ne nous convainquent pas. Nous leur avons demandé de les compléter », indique Yohann Serreau. En attendant, un ajustement de - 3,50 €/1 000 l est appliqué depuis juillet sur le calcul de prix de base Lactalis-Unell. Les 466,10 €/1 000 l de juillet et août et les 466,70 €/1 000 l de septembre hissent trois OP membres de l’Unell dans le top 10 France des prix moyens 12 mois conventionnels d’août, selon notre observatoire : l’APL-Rodez dans le Sud-Est à 500,64 €/1 000 l (461,64 € de prix de base moyen), l’OPNC et l’OPLGO dans l’Orne à 498,94 € (463,24 € de prix de base).

On est encore loin des prix allemands, ce qui donne un avantage compétitif indéniable à Lactalis (et les autres industriels français) pour exporter vers les pays voisins.

« Le lait est une des composantes de nos charges », répond Jean-Marc Bernier, directeur général de Lactalis France. « Le coût élevé des transports, de la main-d’œuvre, des emballages, des taxes françaises sont également à prendre en compte. De notre côté, nous subissons des importations d’emmental et de crèmes UHT. »

Des volumes en plus autour des usines

Lors d’une conférence de presse le 15 septembre, il a assuré qu’il n’y a pas de nouvelles restructurations prévues après celle annoncée il y a un an (fermeture du site vosgien de Xertigny et rupture de contrats de 280 exploitations). Le groupe conforte les références contractuelles des exploitations autour de ses usines. « Cette année, 24 % des producteurs ont reçu une attribution de 30 000 litres à 300 000 litres, dans ce dernier cas à déployer sur deux ou trois ans », indique Fabien Choiseau, directeur des approvisionnements en lait France. Le leader français ouvre depuis plusieurs mois les usines à ses livreurs. Sans doute éprouve-t-il le besoin de renforcer sa relation avec eux après les coups de canif de la Laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel dans sa collecte de l’Ouest.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,3 €/kg net +0,07
Vaches, charolaises, R= France 7,11 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Le prix du lait Spot dégringole

Lait Spot

Les cours du beurre en baisse

Produits industriels Atla

Tapez un ou plusieurs mots-clés...