L’appellation camembert de Normandie et ses quelque 5 300 tonnes ne pèsent pas lourd ni dans le volume total des AOP fromagères françaises (3 %), ni dans celui des camemberts et formes de camembert (6 %). Elle n’en reste pas moins une AOP qui compte dans le paysage des fromages français. Elle se bat depuis vingt ans pour faire retirer des autres camemberts toute référence à la Normandie. Sans rentrer dans le détail des méandres judiciaires, la dernière action ayant été portée par la DGCCRF lui donne raison. Le 10 janvier, dans six arrêtés contre les filiales de Lactalis, Gillot et Isigny Sainte-Mère, la cour d’appel de Nantes a rejeté quasi toutes les mentions figurant sur les camemberts non AOP. De même, elle a rejeté la notion d’antériorité défendue en particulier par Lactalis… Qui est aussi le principal fabricant de camemberts AOP. Elle autorise en revanche les références à la Normandie, si elles sont inscrites en petits caractères au dos de la boîte et à condition qu’elle renvoie à l’origine du lait. La décision est exécutoire. « La nouvelle étiquette de notre marque Président arrivera dans les prochaines semaines », indique Lactalis qui, parallèlement, a déposé un pourvoi devant le Conseil d’État mi-février.
Révision du cahier des charges
De son côté, l’AOP espère que cette régularisation lui donnera plus de chances dans les rayons très concurrencés du camembert. Ses volumes de ventes ont diminué de 1,4 % en 2024.
Ce conflit ne l’empêche pas d’avancer. Elle travaille à un renforcement de son cahier des charges. L’appellation camembert de Normandie planche sur une révision de son cahier des charges. Celui en cours exige au moins 50 % de vaches de race normande dans le troupeau et six mois de pâturage des laitières. Le projet sur la table monte les normandes à 75 % et le pâturage à sept mois. La réflexion est menée avec l’AOP Pont-l’Évêque dont l’aire géographie est très proche de celle de sa grande sœur. L’AOP camembert intégrerait aussi un format réduit (petit camembert).
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