Cotation physique du lait

Le marché laitier international traverse une phase marquée par une collecte soutenue dans la majorité des grandes régions exportatrices. En juillet 2025, l’offre cumulée des principaux pays producteurs enregistrait une hausse annuelle pour le douzième mois consécutif, signe d’une dynamique structurelle bien ancrée. Cette tendance est particulièrement portée par les États-Unis et l’Argentine, qui affichent des volumes en nette progression. La Nouvelle-Zélande confirme également son retour en force avec une collecte en hausse de +2 % au mois d’août, alors que le pic saisonnier approche. Seule l’Australie reste à contre-courant, confrontée à des conditions de production moins favorables.

Cette abondance de matière première se répercute directement sur les marchés des produits laitiers transformés, en particulier le beurre, dont les cours subissent une nette correction. Après avoir culminé au-dessus de 7 000 €/t il y a à peine un mois, le prix du beurre s’établit désormais autour de 5 400 €/t. Cette baisse résulte d’une hausse marquée de la production européenne ces dernières semaines, venue s’ajouter à une consommation en repli, pénalisée par des prix devenus dissuasifs pour les acheteurs.

Pour autant, les éleveurs restent incités à maintenir leurs niveaux de production. Le prix du lait, encore proche de ses records historiques, offre un soutien économique fort aux exploitations, malgré le tassement des débouchés. À court terme, aucun frein majeur ne semble en mesure d’inverser cette tendance, d’autant que les maladies comme la fièvre catarrhale ovine (FCO) ou la dermatose nodulaire, bien que toujours présentes, ont un impact limité sur la collecte. Sauf événement climatique ou sanitaire majeur, la pression sur les marchés devrait donc perdurer, au moins jusqu’à un ajustement de la demande ou un ralentissement des volumes collectés.