Cotation physique du lait

Sur les marchés laitiers, la mécanique du déséquilibre est enclenchée. Après des mois de tension haussière, les cours corrigent brutalement, plombés par une collecte en nette hausse et une demande qui ne suit plus. À l’échelle mondiale, les volumes affluent, que ce soit dans les grandes plaines américaines, les pâturages néo-zélandais ou les campagnes européennes. En France, la production bondit de +4 % en moyenne par rapport à l’an passé, un dynamisme partagé par l’ensemble des régions.

Mais cette abondance se heurte à un ralentissement palpable de la consommation. En magasins, les ventes de lait chutent de 2 % sur un an, et celles de beurre suivent la même pente descendante. Dans ce contexte les excédents s’accumulent, orientant les prix à la baisse. Le cours du beurre atteint désormais son niveau le plus bas depuis vingt mois. Aux États-Unis, la compétitivité est au rendez-vous avec des tarifs inférieurs de 2 000 €/tonne à ceux de l’Europe. En Nouvelle-Zélande, le pic saisonnier de collecte devrait accentuer cette pression.

Si les charges alimentaires restent contenues grâce à la détente sur les tourteaux et les céréales, la perspective d’un recul durable du prix du lait se précise. La fluidité de l’offre mondiale, conjuguée à une demande essoufflée pèsera probablement sur les prix dans les prochains mois.