Le stress thermique est un terme maintenant bien connu des éleveurs. La conception du bâtiment doit permettre de l'éviter. Rayonnement, ventilation et ambiance au sein de la stabulation : il faut tout passer en revue. Et si ça ne suffit pas, des solutions mécaniques peuvent être ajoutées.
Inutile de le rappeler, c'est bien connu : les vaches laitières sont particulièrement sensibles aux fortes chaleurs. En situation de stress thermique, leur production chute, tout comme leurs performances de reproduction et c'est leur santé globale qui est mise à mal.
Si les bâtiments doivent les protéger des intempéries l'hiver, ils doivent également constituer une zone de confort en période chaude. Le Cniel liste les solutions pratiques pour aménager les bâtiments en conséquences.
Attention au rayonnement
Si nous fermons les volets de notre maison lorsque la température grimpe, il en est de même pour les vaches : l'ensoleillement direct sur les aires de vie doit être évité.
- Concernant les parois, rappelons que les murs emmagasinent la chaleur la journée pour la restituer la nuit. Il faudra alors éviter autant que faire se peut les hauteurs de maçonnerie sur les côtés les plus exposés au soleil. Mieux vaut aussi limiter les zones bétonnées autour du bâtiment et privilégier l'enherbement.
- Pour la toiture, les plaques translucides sont à proscrire pour les côtés exposés au soleil. « Elles peuvent contribuer à augmenter localement de plus de 6°C la température perçue par l’animal », expliquent les experts. Ils conseillent, si elles sont déjà présentes dans le bâtiment, de les recouvrir de l'intérieur par une peinture d'ombrage utilisée par les serristes.
Autre aspect à avoir en tête pour ceux qui bâtissent : choisir une toiture de couleur claire (si possible selon les contraintes d'architecture locales). L'idéal reste d'isoler la toiture, surtout si elle est proche des animaux.
Pour le faitage, ils recommandent le système classique ouvert. « Le dôme éclairant de faible largeur reste une solution uniquement lorsque la toiture est totalement opaque (toiture isolée par exemple) pour les bâtiments de grande largeur. »
Des ouvertures pour une ventilation naturelle
Le bâtiment doit être ouvert pour que le vent puisse abaisser la température. Cela passe par :
- La taille du bâtiment (la ventilation sera plus efficace dans un bâtiment étroit, indépendant et bien exposé) ;
- Un maximum d'ouvertures (avec une protection des rayons pour les côtés est, sud et sud-ouest grâce aux rideaux brise-vent), et notamment en partie basse si possible.
Des modifications simples peuvent être apportées en auto-construction. Par exemple : démonter une partie du bardage au nord ou à l'est, créer des panneaux articulés ou coulissants, etc.
Si besoin : compléter par une ventilation mécanique
Les experts expliquent « Les critères de choix d’une solution de ventilation mécanique dépendent fortement des configurations de bâtiment et des objectifs recherchés : aider à renouveler l'air ambiant ou apporter des vitesses d'air plus importantes. »
Il existent plusieurs ventilateurs sur le marché et les conseillers d'élevage en ont évalué quelques uns dans le tableau ci-dessous :
Si en traite conventionnelle, on équipera prioritairement l'aire d'attente de la salle de traite, il faudra éviter en traite robotisé d'équiper uniquement la zone d'accès au robot au risque de créer un agglutinement et gêner l'accès à la traite.
Brumisation et douchage en dernier recours
Les experts sont unanimes : « La brumisation et le douchage sont des solutions à adopter uniquement en complément de la ventilation mécanique pour rafraîchir les animaux, avec aussi un effet répulsif pour les insectes. » En cas de mauvaise ventilation, ces techniques feront pire que mieux en augmentant le niveau de stress thermique.
Si la brumisation se veut rafraichissante, le douchage vise une réduction rapide de la température corporelle. Le système peut alors être installé en aire d'attente ou à l'auge mais attention à la consommation en eau.
- L'essentiel à savoir pour protéger son troupeau des coups de chaud
- Les vaches françaises perdraient 2,4 kg de lait par jour en été
- « Jusqu'à deux fois plus de vaches vides par endroit »
- Réduire le stress thermique en vache laitière
- « Chaleurs difficiles à détecter alors on n'insémine pas pendant la canicule »
- Stress thermique et acidose : le lait et le TB prennent un coup de chaud
- Aidez vos vaches à supporter la canicule
- Du bicarbonate de sodium en cas de stress thermique chez la vache laitière
- Encore plus d’attention pour les veaux en cas de fortes chaleurs
- Des vaches sélectionnées sur leur résilience au stress thermique demain
- Un gain de GMQ moyen plus important avec la présence d'ombre dans les prairies
- Moins de stress thermique en ouvrant sa stabulation : les 7 conseils
- En bâtiment ou en pâture, comment préserver ses animaux du stress thermique ?
- Ils ont réaménagé leur stabulation pour que les vaches aient moins chaud
- Gagner en luminosité, sans faire monter la température
- La stabulation : plutôt un parasol qu'un sauna l'été
- À chacun sa méthode pour améliorer le confort des vaches durant la canicule
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026