Patrick Pelamourgues s'étonne : « Surprenant, trop de lait bio, pourtant je n'ai pas vu le prix diminuer... »
« En magasin, le prix du lait bio ne baisse pas mais celui payé aux producteurs si ! », réplique Kilyan Couillaut.
« Pas étonnant », au contraire pour Gil Chavallier, « vu le trop grand nombre de nouveaux producteurs bio ».
« Et ce n'est que le début..., craint Benoît Ollivier. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour savoir que si tous les éleveurs laitiers se mettent en bio, il y en aura trop avec les conséquences que l'on connaît ! », enchaîne-t-il.
Jean-Marc Jacquemont ne comprend pas : « On incite les agriculteurs à passer en bio sans connaître le marché : une honte !! »
On incite à passer en AB, sans connaître le marché !
Comme le dit Guillaume Hamon : « Trop de bio tue le bio !!! Y pas de place ni de marché pour tout le monde... »
« Le drame, c'est que le lait spot est mieux payé que le biologique ! Cherchez l'erreur !! », s'indigne de son côté did.
Encore un coup des industriels et des distributeurs !
Selon steph72, « la faute revient à la filière lait biologique, qui a augmenté la production en 2016 ». Résultat : « Les prix ont chuté. » « (...) Voila 5 ans qu'on a trop de lait bio ! Qu'est-ce que cette organisation de production aussi nulle ?? », déplore-t-il, avant d'ajouter : « Si les producteurs conventionnels étaient mieux payés, il y aurait eu moins de conversions opportunistes en AB. »
Acheter du lait bio, sans le vendre en AB !
« Tout est bien orchestré par l'industrie laitière, confirme Jmb. Plus elle convertit d'éleveurs en bio, plus le marché du lait bio régresse et plus elle engrange de bénéfices. Il n'y a pas 36 solutions : l'interprofession doit prendre son courage à deux mains et mettre en place une gestion des volumes (...) »
Popeye76 prend l'exemple de Sodiaal, qui « ne collectait pas de lait bio en 2016 ». « Pour répondre à la demande croissante, la coopérative a converti à tour de bras. Elle voulait aussi réduire sa dépendance vis-à-vis de ses achats de lait biologique à Biolait. Grossière erreur !!! Aujourd'hui, elle paie du lait AB à ses adhérents pour l'envoyer en conventionnel !! Et pour qui la facture ?! Ses associés coopérateurs conventionnels !!! Sodiaal n'est pas un cas isolé : de nombreux industriels avaient intérêt à acheter du lait bio sur le marché plutôt que de convertir des éleveurs par peur de les voir fuir à la concurrence... Sauf si au final, leur but est de faire s'écrouler les cours pour payer le lait le moins cher possible !!!! Ce qui signifie, pour conserver un différentiel avec le bio, que le lait conventionnel baissera aussi... »
Moins de conversions opportunistes, si le lait conventionnel était mieux payé...
« Les industriels ont atteint leur objectif de volume de lait bio, donc toutes les quantités au-delà sont payées en conventionnel », résument Guillaume et Amélie Forest.
Jean-Pierre Quentin va plus loin : « Le bio est une escroquerie : ce ne sont pas les producteurs qui bénéficient de l'appellation mais les distributeurs qui se gavent dessus !!! (...) »
Il n'y a pas 36 solutions : gérer les volumes.
« Une surproduction temporaire »
guillaume explique : « La production de lait bio a très fortement augmenté en 4-5 ans pour arriver à 1,2 milliard de litres. Mais ce volume va sûrement reculer à l'avenir. 2021 a été une très bonne année pour la pousse de l'herbe mais avec une nouvelle sécheresse, on produira déjà 20 % de lait AB en moins. Par ailleurs, les prix de Biolait vont dissuader bon nombre de jeunes de s'installer ou de se convertir. Et à l'autre bout, beaucoup de producteurs bio ont plus de 55 ans, or leur élevage ne sera ni forcement repris, ni maintenu en bio. »
Gaëtan Lesage est d'accord avec @guillaume : « Cette crise n'est que temporaire, le temps que la filière s'adapte à son changement d'échelle. Elle fonctionne par palier de conversion. D'ici 3 ans, avec les départs en retraite et le manque de successeurs, on manquera de lait bio. »
Avec les faillites, départs en retraite, absence de repreneurs, sécheresses : ça ne durera pas !
« Sans compter tous les éleveurs laitiers bio qui auront fait faillite... », fait remarquer Benoît Ollivier.
La preuve avec le post de Lydie Maréchal Barrier : « Déjà une exploitation laitière biologique en moins l'année prochaine... la mienne ! »
« Les gens ne veulent pas de lait bio »
« Et si on revenait à un cahier des charges AB plus strict, limitant les fourrages ensilés et enrubannés dans la ration, comme c'était le cas avant 2009 ?, suggère Laurent. Beaucoup de gros livreurs verraient fondre leurs volumes et la surproduction disparaîtrait. La filière s'en porterait mieux mais messieurs Guines et ses copains du syndicat majoritaire ne seront pas d'accord ! »
Moty est du même avis : « Chacun a sa part de responsabilité dans cette surproduction de lait bio. Notamment Loïc Guines et les nouveaux bio, qui ont des troupeaux de plus de 100 VL et des niveaux de production élevés. »
Ou plutôt du lait pas cher, mais bio quand même...
« De toute façon, les gens ne veulent pas de lait bio, ils veulent du lait pas cher !, lance François Bellet. Pour la majorité des consommateurs, la qualité est un choix secondaire dans l'acte d'achat, même s'ils ont les moyens. »
« Ou plutôt du lait pas cher mais bio quand même !, rectifie Alexandre Lefebvre. Mais pour nous, producteurs, ce n'est pas possible !! »
Alexandre Lefebvre s'énerve, d'autant qu'il souhaitait se convertir en bio il y a 6 mois et que « cela lui a été refusé à cause d'une production trop importante » : « Quand on voit les efforts de ceux qui sont passés en bio ces deux dernières années, c'est honteux ! Je n'ai qu'une chose à dire au consommateur : arrêtez d'en mettre plein la g... aux éleveurs conventionnels, si c'est pour ne pas consommer le lait de ceux qui se sont fait ch... à passer en bio. » « Et je pense que tant qu'on travaille avec des industriels et des grands supermarchés, ça rien ne sert de passer en bio puisqu'on ne gère pas le prix de vente », poursuit-il.
Changeons nos modes de consommation, les producteurs seront mieux rémunérés !« "Il y a trop de lait bio" ?! Le problème n'est pas là mais dans nos modes de consommation, juge Lisa Mlt. Arrêtons de consommer en masse dans les grandes surfaces ! Et les producteurs seraient rémunérés pour leur travail !! (...) »
Et Christelle Garnier de conclure : « Non, il n’y a pas trop de lait bio produit ! Il y a juste pas assez de gens qui en achètent ! Les producteurs français de lait bio méritent ils d’être sacrifiés ? Posons nous la question !! »