Pour le référent « agriculture bio » à l’APCA, l'afflux des conversions en agriculture biologique ces dernières années, associé notamment à une baisse de la consommation, explique le trop-plein de lait bio sur le marché français.
Retrouvez l'interview de Loïc Guines, référent bio à l'APCA :
https://www.dailymotion.com/video/x91v6mq
Loïc Guines est référent « agriculture bio » à l’APCA, l’échelon national des chambres d’agriculture. Mi-septembre, sur le plateau de la Space TV, il évoquait avec nous les enjeux auxquels est confrontée la filière lait bio.
Une crise de surproduction ?
« D’après les messages qui nous parviennent, il y a effectivement trop de lait bio produit en France », note-t-il. Une surproduction qu’il explique à la fois par « un afflux des conversions en agriculture bio suite à la crise de 2015-2016 » et par un « phénomène sociétal ».
De façon plus conjoncturelle, « il y a davantage de lait bio produit au printemps, et on a globalement eu un bon printemps, une bonne pousse de l’herbe », détaille-t-il.
Loïc Guines rapporte aussi un changement de tendance dans la consommation, « en baisse sur presque tous les produits laitiers » alors que par le passé, « les afflux de conversion arrivaient quand on était sur une pente ascendante de la consommation ».
Pour lui, cette baisse de la consommation est en partie due à la pandémie, « qui a engendré une perturbation des modes de consommation ». Mais d’autres facteurs ont pu intervenir côté offre : « Le conventionnel évolue. Aujourd’hui, vous trouvez sur le même rayon du "sans pesticides", du "sans OGM", du "sans antibiotiques". Tout cela peut perturber le consommateur ».
Il souligne que face à l’encombrement des marchés, « une coopérative de transformation laitière (Sodiaal, NDLR) a annoncé à ses producteurs qu’une partie de la production sera déclassée ». Et ajoute que sans redressement de la consommation l’an prochain, d’autres coopératives suivront.
Dans ce contexte, quel rôle peut jouer la Pac ?
S’il juge que c’est le marché « qui doit faire majoritairement le revenu par le prix payé au producteur », Loïc Guines estime que la Politique agricole commune doit « être là en complément pour aider, inciter, donner une direction » aux filières bio.
« L’élevage ruminant diminue en France, et reste sur des périmètres moins bons agronomiquement, avec de moins bons rendements. C’est là, à mon avis, que le second pilier de la Pac doit intervenir », développe-t-il, et en particulier le second pilier : « Qu’est-ce qu’une aide de 10 000, 15 000 euros pour aider un agriculteur à garder de l’élevage et lui amener une partie de son revenu ? ».
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