Le géant du lait Lactalis, qui veut acheter moins de lait en France, doit « accompagner » les éleveurs mis sur la touche comme dans un « plan social », a insisté mardi un syndicat agricole.
« Lactalis, on ne va pas le lâcher », a déclaré Yohann Barbe, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors d'une conférence de presse au premier jour du sommet de l'élevage, salon professionnel organisé près de Clermont-Ferrand.
« Soutien aux victimes de Lactalis : les éleveurs laitiers abandonnés ! » est-il écrit sur une banderole déployée dans la matinée sur le « ring » des vaches laitières, où s'enchaînent les concours.
En direct du sommet. Soutien aux éleveurs laitiers du @groupe_lactalis abandonnés #ceuxquifontlelait pic.twitter.com/S3Pbr8BrKH
— FNPL (@FNPLait) October 1, 2024
« Il faut que Lactalis comprenne qu'il est en train de faire un plan social » et que cela suppose d' « accompagner » les producteurs, a affirmé M. Barbe, par ailleurs porte-parole du syndicat agricole majoritaire FNSEA.
Dans les fermes, « tous les tanks à lait appartiennent à Lactalis, ils ne doivent pas être enlevés » tant que l'éleveur n'a pas trouvé de nouvel acheteur, a-t-il illustré.
La multinationale, qui revendique le titre de premier groupe laitier mondial, a annoncé le 25 septembre qu'elle allait réduire progressivement de près de 9 % les volumes collectés en France.
Selon la FNPL, le groupe a commencé à appeler « un à un » les quelque 300 exploitants dont le lait ne sera plus collecté à compter de 2026, dans l'Est de la France et autour de la Vendée.
« Il y a des gars à qui on vient d'annoncer que dans douze mois ils auront plus de paie », a rapporté le président de la FNPL, qui qualifie la démarche de Lactalis de « sans précédent, inhumaine ». L'organisation demande la liste des producteurs concernés pour commencer à chercher une solution de repli.
Alors que le cheptel ne cesse de diminuer, « il y a d'autres opérateurs qui cherchent du lait en France », a relevé Yohann Serreau, président de la principale association d'organisations de producteurs livrant Lactalis (Unell), lors d'un entretien par téléphone avec l'AFP. « Mais ce n'est pas la même chose de chercher au même moment un nouveau débouché pour deux-trois producteurs ou pour 200 », a-t-il souligné. « On a demandé à ce que les producteurs touchés soit contactés directement, avec une visite physique ou un coup de téléphone, mais pas par courrier », a-t-il expliqué, remarquant que « tout le monde n'a pas la même capacité à encaisser les coups ».
GBR Banette établit un nouveau record de production en Holstein avec 184 909 kg de lait
« S'installer en couple en lait : notre projet de vie »
Les 100 Prim’holstein qui ont produit le plus de lait en cumulé en 2025
Faute de broutards français, l’Italie se rabat sur l’Irlande et l’Europe de l’Est
Réouverture de l’export de bovins vif : « il n’y a pas de raison que les cours s’effondrent »
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Y a-t-il vraiment un plafond de verre pour le prix de la viande bovine ?
Sodiaal adapte son prix face à la dégradation des marchés
Six conseils pour se lancer dans l’ensilage de maïs épis