Sur le marché mondial du lait, les signaux sont au vert ! La demande en lait augmente. Et bien que de nouveaux acteurs émergent, la France a son rôle à jouer dans cette croissance.
Du 15 au 18 octobre 2024 se tenait le Sommet mondial du lait à Paris. L'occasion pour la rédaction d'interroger Laurence Rycken, la directrice générale de la Fédération internationale du lait, et Pascal Le Brun, président de l'interprofession laitière.
La France a des parts de marché à aller chercher
« Sur le marché mondial, les chiffres sont bons, affirme Laurence Rycken. On a une augmentation de la demande en lait et fromages. Pourtant, on fait face à une diminution de la production. » En France notamment, Pascal Le Brun confirme : « La baisse de production est engagée chez nous depuis maintenant deux ans. On a déjà perdu plus d'un milliard de litres. » Mais petite embellie au tableau : « Depuis le début de l'année, ça semble se redresser. C'est bon signe car les marchés nous offrent de belles perspectives de croissance. »
Certains pays émergent sur le marché mondial, notamment l'Asie où la production se développe fortement. Opportunité ou menace pour la France ? Le président du Cniel se veut rassurant : « Ils sont en croissance et ont des ambitions pour conquérir des parts de marché à l'export mais leur besoin en consommation augmente aussi fortement puisque leur population s'accroît très vite. La France, au vu de la qualité de ses produits et de son savoir-faire, a toute la capacité à participer à cette croissance du marché mondial. »
Ne perdons pas de volume !
L'un des gros enjeux de l'interprofession laitière française est d'attirer de la main d'œuvre dans les exploitations et les outils de production. « C'est un métier noble puisque notre première vocation est de nourir la population ! » Et la directrice de la FIL le rappelle : « Enfants, femmes enceintes, personnes agées... les produits laitiers sont essentiels pour beaucoup de gens. Ils entrent dans les recommandations alimentaires, il y a un enjeu de santé. » Pour autant, le secteur subit une forte pression, notamment sur le volet environnemental. Laurence Rycken répond : « On prend nos responsabilités. Enormément de choses sont faites, encore faut-il qu'elles soient reconnues ! On a encore du travail certes, mais nous devons être aidés. »
Arrêt de collecte Lactalis : pourquoi on en est arrivé là ?
Les deux représentants en appellent donc aux politiques publiques. En France notamment, Pascal Le Brun s'exprime quant à l'annonce récente d'arrêt de collecte d'une partie des producteurs Lactalis : « La première question à se poser c'est pourquoi cet opérateur en est arrivé là ? On parle régulièrement de compétitivité dans la filière, mais ce ne sont pas que des gains derrière, c'est aussi de l'administratif. On a trop d'administratif en France qui nous empêche d'avancer ! Nous sommes en attente des politiques sur ce sujet. »
Le président de l'interprofession complète : « Le fonctionnement d'un opérateur privé est différent d'un opérateur coopératif donc je n'ai pas à juger de ses choix mais c'est assez dingue d'en être arrivé là en France alors que le marché est en croissance et que 4 litres sur 10 sont exportés. On a toute la capacité à aller chercher de la valeur ajoutée... » La ministre de l'agriculture a, quant à elle, annoncé lors de la cérémonie d'ouverture du Sommet « qu'aucun producteur ne sera laissé de côté » et Pascal Le Brun l'assure : « il y aura des des possibilités pour chacun, mais surtout ne perdons pas de volume ! »

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