Pour limiter le réchauffement climatique, la France comme de nombreux pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Lors de la Cop 26, ils ont affiché, plus précisément, l’objectif de réduire, d’ici à 2030, de 30 % les émissions de méthane par rapport au niveau de 2020. Pour y arriver, les élevages de ruminants sont en première ligne.
« Le méthane entérique représente 50 % des émissions de gaz à effet de serre des élevages de ruminants, soit 5 % des émissions nationales. Le méthane est au centre de toutes les attentions car c’est un gaz avec un fort pouvoir réchauffant », rappelle Mathieu Diribarne, d’Apis Gene, le regroupement des filières animales en faveur de la recherche génomique.
Pour aider les éleveurs à réduire les émissions de méthane de leur cheptel, les filières et les organismes de recherche et de conseil ont bâti le projet « Méthane 2030 ». « Notre objectif est de pouvoir proposer aux éleveurs un conseil pour améliorer leur performance sur les émissions de méthane, de mettre à leur disposition différents outils pour s’adapter à tous les types d’exploitation afin qu’ils puissent répondre à l’objectif des 30 % de réduction d’ici 10 ans », détaille Mathieu Diribarne.
Une boîte à outils dans laquelle piocher
Les chercheurs ont regroupé les différents leviers de réduction en 4 thématiques : conduite et efficience du troupeau, ration, solutions nutritionnelles, génétique.
Si le changement de rations ou l’ajout de solutions nutritionnelles donnent un effet rapide, ces solutions engendreront des surcoûts répétitifs. D’autres leviers, comme la génétique, demanderont plus de temps avant de porter leurs fruits mais n’entraîneront pas des coûts d’élevage supplémentaires. À chaque éleveur de trouver la combinaison de leviers adaptée à son système.
En travaillant sur la conduite et l’efficience du troupeau, il s’agit de réduire la quantité de méthane rejeté par kilo de lait ou de viande produit. Le premier axe est donc de réduire les périodes improductives en travaillant sur la précocité, la longévité, le taux de renouvellement.
Certains ajustements des rations ont fait leurs preuves, comme l’augmentation de la teneur en amidon ou l’implantation dans les prairies d’espèces riches en tanins.
Comme le méthane entérique est directement lié à la digestion, le levier alimentaire est particulièrement efficace. Pendant le projet Méthane 2030, 10 solutions nutritionnelles sont en cours de tests. Molécule de synthèse, extraits végétaux comme des algues ou des huiles essentielles, biochar sont autant de pistes pour réduire les émissions de méthane sans pénaliser l’efficacité alimentaire.
Bientôt un index
Le projet « Méthane 2030 » a confirmé la possibilité de sélectionner les animaux les moins émetteurs de méthane. Dans 8 races laitières, les rejets de méthane ont été mis en perspective des performances laitières et de l’analyse du génome. « L’index MethaBreed synthétise l’efficience d’un animal à rejeter le moins de méthane, partage Mickaël Brochard, de l’Institut de l’élevage. Ce caractère est héritable et sa sélection est possible sans pénaliser les critères de production ou de santé. Ce nouvel index sera déployé en 2025 ». Les organismes de sélection doivent encore finaliser le poids qu’ils attribueront à ce nouvel index dans leurs objectifs de sélection.
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