En 2022, les importations de viande bovine de la Chine ont grimpé de 16 % et atteint un niveau historique, dominées par l'origine brésilienne. L'interdépendance commerciale entre les deux pays s'est d'ailleurs accrue : les exportations vers la Chine ont représenté 61 % des envois brésiliens, un record.
Sur le site Chine Abcis, consacré à l’analyse de l’économie de l’élevage de la Chine, l’agroéconomiste Baptiste Buczinski (Idele) revient sur les importations de viande bovine de l’Empire du milieu en 2022.
De fait, elles ont « poursuivi leur marche en avant » et atteint le record de 3,37 millions de tonnes-équivalent-carcasse (téc), une hausse de 16 % par rapport à 2021. Le Brésil a confirmé sa place de premier fournisseur de la Chine continentale (la République populaire de Chine, sans Hong Kong ni Macao, ni Taïwan), représentant 43 % de ses importations (1,44 million de téc).
Suivent deux autres pays du Mercosur, l’Argentine (607 000 téc, + 6 %/2021) et l’Uruguay (419 000 téc, + 1 %), puis la Nouvelle-Zélande (264 000 téc, + 7 %), l’Australie (227 000 téc, + 13 %) et les États-Unis (222 k000 téc, + 21 %).
Le pays aurait aussi importé en 2022 « de faibles quantités d’abats de bovins », d’après les données peut-être sous-estimées des douanes chinoises : 1 000 t de langue congelée (x 5 /2021) originaire des USA , 300 t de foie congelé (x 5 /2021) principalement de Nouvelle-Zélande (85 %) et surtout 40 500 t d’autres abats congelés (+ 33 % /2021), majoritairement d’Uruguay (38 %), des USA (32 %) et de Nouvelle-Zélande (16 %).
« Le Brésil toujours plus dépendant de la Chine »
Le Brésil est le fournisseur majeur de la Chine, et la Chine est le client majeur du Brésil. Ceci s’est vérifié en 2022, durant laquelle la dépendance du Brésil aux achats chinois s’est accrue. Alors que « les exportations de viandes bovines brésiliennes (viande in natura et préparations) ont atteint un niveau record historique avec 2,72 millions de téc expédiés », indique Baptiste Buczinski, les exportations vers la Chine ont elles aussi battu des records, représentant 61 % des envois brésiliens en 2022.
Quid de la suspension des exportations brésiliennes vers la Chine, annoncée le 23 février suite à la découverte d’un cas « atypique » d’ESB dans l'État du Para ? Elle a eu « comme effet immédiat de faire baisser les cotations au Brésil. Le cours du bouvillon gras a ainsi reculé de - 7 % entre fin janvier et fin février » alors que le 22 février il était encore en hausse de 4 % par rapport à fin janvier.
Mais les effets de cette décision devraient être « limités » : les exportations bovines brésiliennes ont pu reprendre vers le marché chinois le 23 mars. C’est la troisième fois que le Brésil s’impose un tel « auto-embargo », comme prévu dans l’accord sanitaire signé entre les deux pays en 2015.
« Les autorités brésiliennes souhaiteraient désormais rediscuter du contenu » de ce protocole, précise Baptiste Buczinski, avec par exemple une interdiction des exportations depuis l’État ou la région où le cas de la maladie a été décelée, plutôt qu’une interdiction nationale.
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