Signé après quatre ans d'âpres négociations, ce traité rapproche deux blocs économiques très inégaux - l'UE compte 450 millions d'habitants, contre seulement 5 millions de Néo-Zélandais. Le texte doit encore être ratifié par les parlements des Vingt-Sept.
« C'est un accord commercial solide et moderne, qui apportera des opportunités majeures à nos entreprises, nos agriculteurs et nos consommateurs » tout en prévoyant des « engagements sans précédent » sur l'environnement et des conditions sanitaires renforcées, a affirmé devant la presse la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Présente à ses côtés à Bruxelles pour la signature de l'accord, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a salué de « meilleures opportunités commerciales pour les petites et grandes entreprises » de son pays, à un moment d'incertitude économique, entre la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine.
Le commerce bilatéral de biens entre la Nouvelle-Zélande et l'UE représentait environ 8 milliards d'euros en 2021. L'UE constitue le troisième partenaire commercial des Néo-Zélandais, lesquels exportent vins, fruits et viande vers l'Europe.
Le traité pourrait, selon elle, augmenter la valeur des exportations néo-zélandaises vers l'UE d'environ 1,8 milliard de dollars néo-zélandais (1,08 milliard d'euros) par an d'ici 2035, en particulier dans le domaine agricole. Les kiwis néo-zélandais étaient jusqu'ici frappés de droits de douane prohibitifs de 8 %.
En sens inverse, les exportations annuelles de l'UE vers l'archipel du Pacifique sud pourraient augmenter jusqu'à 4,5 milliards d'euros, et les investissements européens dans le pays pourraient y gonfler de 80 %, via l'accès accru aux secteurs de la finance, des télécommunication ou du transport maritime.
Le texte contient un chapitre dédié au « développement durable », inédit dans un accord commercial européen. « L'accord intègre des résultats très ambitieux dans les parties liées à l'Accord de Paris, à l'action climatique, aux droits du travail, aux subventions à la pêche néfastes (pour l'environnement) », a déclaré le ministre néo-zélandais du Commerce Damien O'Connor.
Pour son homologue Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, cet « accord commercial de pointe » est centré sur « des valeurs partagées, avec la durabilité comme principe cardinal ».
Inquiétude des éleveurs
À l'unisson des éleveurs européens et des organisations environnementales, la France réclame ces dernières années des « clauses miroirs » conditionnant les importations de viande de pays tiers au respect des normes environnementales et sanitaires européennes.
En France, l'Interbev (association interprofessionnelle du bétail et des viandes) et la Cniel (interprofession laitière) s'alarmaient jeudi de « l'arrivée de plusieurs milliers de tonnes de produits laitiers, viandes ovines et bovines depuis l'autre bout du monde, sans exigence de respect de nos normes de production agricoles », citant des herbicides ou pesticides interdits dans l'UE mais toujours utilisés en Nouvelle-Zélande.
Bruxelles s'efforce de rassurer : « Tous les aliments importés doivent être conformes aux normes de l'UE, qui s'appliquent à tous les produits vendus dans l'UE, y compris s'ils sont importés », indique la Commission, promettant « un système de contrôle robuste ».
Par ailleurs, l'accord « prend en compte les intérêts des producteurs européens de produits agricoles sensibles : plusieurs produits laitiers, viande bovine et ovine, éthanol et maïs doux... pour lesquels il n'autorise des importations à droits nuls ou inférieurs de Nouvelle-Zélande qu'en quantités limitées ».
Enfin, les agriculteurs européens se verront ouvrir plus grand le marché néo-zélandais, avec des droits de douane supprimés pour la viande porcine, le vin, les biscuits, etc., tout en prévoyant la protection de 163 indications géographiques de l'UE.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026