Dans les exploitations étudiées par l’Observatoire de l’endettement et de la trésorerie des élevages bovins, la situation financière reste toujours difficile pour les élevages allaitants en 2021. Le produit brut, qui intègre les aides conjoncturelles liées aux sécheresses 2019 et 2020, reste stable dans les exploitations étudiées du Grand-Ouest et du Bassin allaitant, et progresse en montagne (+ 4 %), mais les charges sont en hausse dans les trois zones étudiées : + 75 €/UGB bovin viande dans le Grand-Ouest entre 2020 et 2021, + 15 € dans le bassin allaitant, et + 22 € en montagne.
Cette hausse des charges impacte l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui progresse tout de même en montagne (+ 13 %) mais diminue dans les autres zones, de - 12 % dans le Grand-Ouest et de - 7 % dans le bassin allaitant. Les annuités, stables ou en légère hausse, restent à un niveau élevé par rapport à l’EBE, surtout dans le Grand-Ouest et en montagne.
Un revenu disponible toujours bas
À 15 500 €/UTHf (unité de travail humain familial) annuel en moyenne, le revenu reste faible. S’il progresse en montagne par rapport à 2020 (+ 34 %), il y demeure à un niveau relativement bas, autour de 13 000 €/an. Dans le bassin allaitant, il baisse de 16 % pour s’établir à 25 000 €/an, le niveau le plus élevé des trois zones étudiées. Dans le Grand Ouest, la baisse est de - 22 % entre 2020 et 2021.
Il ne couvre pas les prélèvements privés qui, à 19 000 €/UTHf annuel en moyenne, restent faibles, ne permettant pas de dégager une marge de sécurité dans le Grand-Ouest ou en montagne, ou une marge très insuffisante dans le bassin allaitant.
La situation se détériore dans les 29 % d’élevages en situation critique
Les investissements des exploitations observées sont stables dans le Grand-Ouest et en montagne, et en hausse dans le bassin allaitant, l’observatoire évoquant un lien possible avec le plan France relance. Dans le Grand-Ouest, une part de refinancement de trésorerie par des emprunts long et moyen termes apparaît de nouveau, souligne l’étude.
Au total, la proportion d’exploitations en situation critique (c’est-à-dire endettées à long et moyen terme et avec une trésorerie négative) se maintient à 29 %, comme en 2020 et 2019, et leur situation financière reste sévère : leurs dettes court-terme sont plus de 2 fois supérieures à la moyenne (toutes exploitations) et augmentent encore, précise l’observatoire. En moyenne, les dettes court terme représentent entre 220 et 370 €/UGB Bovin viande. « Pour ces exploitations en difficulté, encore plus que pour les autres, les impacts des sécheresses de 2018, 2019, et 2020 cumulées ne sont pas sans conséquences techniques, économiques et financières. Heureusement que la récolte fourragère de 2021 s’est faite en quantité. », commente l’Observatoire.
Par rapport à 2020, le taux d’élevage peu endettés est en baisse et passe à 40 % (contre 43 %). Les exploitations endettées à moyen et long terme, mais dont la trésorerie est positive, représentent 31 % de l’échantillon.
À court terme, la situation a peu de chances de s’améliorer : pour tous les élevages, la hausse globale des charges (matières premières alimentaires, énergétiques, mécaniques…) qui se poursuit aura des conséquences sur les trésoreries et les résultats, prévient l’observatoire.
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